11978. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Freiberg, 6 avril 1760.

Comme les apparences continuent à y être, et qu'il paraît probable de plus en plus que les Français feront leur paix avec l'Angleterre,<240> avant même d'ouvrir leur campagne, j'ai cru devoir profiter de cet intervalle, pour communiquer à Votre Altesse mes idées de ce que je crois que, ce cas existant, les circonstances présentes exigeront que vous entrepreniez.

Je me persuade donc que, si vous marchiez alors avec un corps d'armée bien considérable par le pays de Bamberg droit à Egra, cette diversion me serait la plus favorable, puisque non seulement par là la Saxe se verrait déchargée des troupes ennemies et, par conséquent, du théâtre de la guerre, qu'on transporterait en Bohême, mais qu'encore cette diversion serait décisive; car, pour ce qui regarde l'armée des Cercles et ce que les Autrichiens y ont joint de leurs propres troupes, cela ne fait, tout au plus et largement compté, que 30000 hommes ensemble, et rien au delà. J'attends la réponse que Votre Altesse voudra bien me faire pour m'expliquer Ses sentiments là-dessus.

Selon mes nouvelles, l'ennemi veut camper le 14 de ce mois. En ce cas, je prendrai mon camp de la Triebsche;240-1 mais ce mois ici se passera, selon toutes les apparences, sans grandes opérations. Les Russes ne se mettront en mouvement, à ce que l'on assure, que le mois de juin. Laudon est parti de Dresde avec 8000 hommes, tirant vers Bautzen, je ne saurais encore vous dire jusqu'ici à quelle fin.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs au Berlin. Der Zusatz eigenhändig.



240-1 Vergl. S. 228.