12063. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

[Camp de Meissen,] 7 mai 323-3 [1760].

Chiffre!

Je n'ai jamais douté de votre amitié, ma très chère Sœur,323-4 et je n'ai attribué votre silence qu'aux fâcheuses conjonctures où nous nous<324> trouvons. Il est impossible que nous fassions actuellement, l'Angleterre et moi, quelque chose en Suède. Il faut frapper chez les grandes puissances. Vous croyez bien que j'aurais volontiers donné quelque coup aux Suédois, mais je n'ai pas été en état de le faire : je n'ai pu leur opposer qu'une poignée de monde, j'ai trop d'ennemis, et j'ai essuyé de grandes infortunes.

J'ai lieu de me flatter que les Turcs se déclareront; si cela arrive, nous regagnerons la supériorité sur nos ennemis, sinon, il faut vous attendre à quelque triste catastrophe. Cette campagne décidera de tout, et à la fin de juillet vous saurez quel sera notre sort. S'il est heureux, alors je pourrai peut-être vous assister en Suède, sinon, il faut m'oublier pour jamais.

[Federic.]

Nach dem Concept. Eigenhändig.



323-3 Vom 7. Mai ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres Bd. 19, S. 161.

323-4 Ueber den Inhalt des Schreibens der Königin, d. d. Stockholm 20. März, vergl. Nr. 12064. Das Schreiben war durch den Gesandten in Kopenhagen, Borcke, dem Könige zugekommen. Die obige Antwort wird mit einem Cabinetsbefehl vom 7. Mai an Borcke zur Weiterbeförderung übersandt.