12139. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Camp de Meissen, 6 juin 1760.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 23 de mai passé. Vous me ferez beaucoup de plaisir de m'informer exactement, dès que vous en serez instruit vous-même, [de] ce que cela veut dire que les grands armements que la cour de Naples et d'Espagne font faire. Toutes les gazettes publiques sont pleines de ceux que le roi de Sardaigne prépare, dont, à ce que l'on dit, la cour de Vienne marque beaucoup d'inquiétudes.396-2

Quant à mes affaires ici, me voilà dans le moment des plus grands embarras. Il y a un corps d'armée assez considérable sous les ordres du général Laudon qui se prépare à mettre le siège devant Neisse. Je suis forcé par là de tenter quelque chose pour engager une affaire décisive, afin de me débarrasser de ces gens qui me pressent fort vivement. Comment cela me réussira, voilà ce que je ne saurais pas vous dire encore.

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Il faut absolument qu'il soit arrivé quelque chose de fâcheux à Constantinople qui ait arrêté la conclusion de mon traité.397-1 Je n'en ai point de lettre encore, mais certaines circonstances et la grande tranquillité que les Autrichiens marquent de ce côté-là, me le fait juger ainsi.

Federic.

Nach dem Concept.



396-2 Auch an Hellen ergeht am 6. Juni der Befehl, zu berichten, was er Uber die Rüstungen in Italien im Haag in Erfahrung bringen könne. — In einem vorangehenden Schreiben an Hellen vom 30. Mai wird diesem der Auftrag ertheilt, sich zu bemühen, „pour me procurer, là-bas où vous êtes, deux capitaines avec quatre lieutenants de bons et bien habiles artilleurs“ .

397-1 Vergl. S. 394.