12198. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Quartier général de Radeburg, 21 juin 1760.

Le rapport que vous m'avez fait du 10 de ce mois, [m'a été bien rendu]. Quand je vous ai ordonné par ma lettre du 30 de mai439-5 de<440> tâcher d'augmenter la méfiance entre les puissances liguées contre moi, ce n'est pas justement la façon de vous en acquitter que celle que vous avez prise pour en donner par un voyage de plaisir avec les ministres d'Espagne;440-1 mes vues en ceci ne sont pas aussi dirigées sur le seul baron de Reischach, mais plutôt sur tout ce qu'il y a de ministres là où vous êtes des puissances ennemies. D'ailleurs, je vous avais ordonné dans ma susdite lettre que vous deviez vous prendre aussi adroitement dans cette commission de n'y point apparaître vous-même, mais de faire en sorte que toutes ces insinuations que [vous] voudrez faire parvenir à ces ministres, leur parvinssent par la troisième ou quatrième main, pour leur donner d'autant plus de croyance et augmenter leurs méfiances l'un envers l'autre, quand il paraissait que vous en soyez aucunement mêlé et que vous n'en étiez pas même soupçonné. Voilà la façon de faire en ceci, sur quoi vous vous dirigerez pour satisfaire à mes intentions.

Je vous sais gré, au reste, des petites anecdotes intéressantes que vous avez ajoutées à votre rapport.440-2

Federic.

Nach dem Concept.



439-5 Vielmehr vom 26. Mai (Nr. 12111),

440-1 Hellen hatte, wie er, Haag 10. Juni, berichtet, mit dem spanischen Geschäftsträger de la Quadra eine Reise nach Delft unternommen und dadurch den österreichischen Gesandten Reischach in grosse Unruhe versetzt.

440-2 Hellen hatte eine Aeusserung Reischachs mitgetheilt, „que, le corps de Laudon étant porté à présent jusqu'à 40000 hommes, il a ordre de commencer incessamment ses opérations“ ; ferner eine Aeusserung des Marquis von Grimaldi über die Geschicklichkeit des Ministers Choiseul, „d'avoir mené la cour de Vienne à consentir que la France s'accommodât séparément avec l'Angleterre“ . Endlich hatte Hellen berichtet, dass zwischen dem Wiener und Madrider Hofe ein Zwist entstanden sei, weil Maria Theresia das Herzogthum Parma wegen zu geringen Aequiyalentes nicht an Don Philipp abtreten wolle.