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817. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU

Chrudim, 29 avril 1742.

Mon cher Podewils. J'ai eu un avis de Klinggræffen qui me marque que les Français ont un homme à Vienne qui négocie pour eux,1 mais que la fierté de la Reine faisait échouer la négociation de l'émissaire. Cependant on disait que la France pourrait peut-être se relâcher jusqu'au point de prendre la médiation conjointement avec les Puissances maritimes.

Ceci me fait résoudre à m'accommoder le premier, à tout prix; mais comme il serait imprudent de nous précipiter dans une chose de cette importance, il faut attendre le retour des courriers de Vienne, pour ajuster sur la réponse la grandeur de nos prétentions; mais comme j'ai résolu, préalablement à tout, de faire ma paix le premier, je saurais me relâcher jusqu'au point d'accommodement qui me paraîtra praticable. N'en faites rien remarquer à Hyndford, mais pourvu que nous en tirions quelque chose de plus qu'il ne nous est stipulé, nous aurons toujours lieu d'être infiniment satisfaits. Mandez-moi votre sentiment sur ce que vous espérez d'obtenir, et jusqu'où vous croyez que nous pouvons espérer. Adieu, je suis avec toute l'estime du monde votre bon ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


818. AU ROI DE POLOGNE A LEIPZIG.

Chrudim, 29 avril 1742.

Monsieur mon Frère. La lettre de Votre Majesté, datée de Leipsig, m'a été très bien rendue, et j'ai vu par les nouvelles qu'Elle a eu la bonté de me communiquer, qu'Elle appréhende beaucoup du secours que la reine d'Hongrie tirera des Puissances maritimes, et principalement de l'Angleterre.

Il est sûr que les sommes considérables que la reine de Hongrie à reçues des Anglais, la mettent en état de continuer la guerre contre les alliés, et qu'elle n'aurait pu y fournir de ses propres forces; mais il n'est pas moins sûr qu'avec tout l'argent du monde, lorsqu'on ne peut trouver suffisamment de recrues, les trésors du Pérou ne suffiront pas pour fournir à la guerre. Cest le cas des Autrichiens, dont la dernière ressource est fondée sur les Hongrois, qui ne composent après tout qu'une très mauvaise milice. La faim et le manque de subsistance, comme les officiers de Votre Majesté le Lui auront sûrement écrit, nous ont obligés de quitter la Moravie, que jamais les troupes de la Reine ne nous



1 Ueber den Inhalt der Erklärung Villiers' ergiebt auch ein weiterer Brief König August's, Leipzig 27. April, nichts näheres, welchen Friedrich am 3. Mai dahin beantwortet : „Mon sentiment était d'écouter de sangfroid la déclaration des Anglais, sur leur répondre .... Il sera toujours temps de s'expliquer envers eux, ou en termes doux, ou comme on le jugera convenable, dès que l'on sera bien instruit du parti que prendont les Hollandais.“