<201>de pouvoir prêter mon assistance, puisque, faute de subsistance à trouver, et par le risque de voir mes magasins ruinés d'abord que je m'en éloigne, je ne saurais point marcher vers Prague. Ainsi crois-je que dans des circonstances si embarrassantes il ne nous restera aucune autre voie pour en sortir, que celle d'un accommodement à faire, ce que je remets pourtant aux hautes lumières de Votre Majesté Impériale.

Comme je trouve la présence du maréchal de Schmettau très nécessaire ici, Votre Majesté Impériale agrèera qu'il ait l'honneur de Lui témoigner ma reconnaissance de toutes les grâces qu'Elle a eues pour lui pendant son séjour à Sa cour, et surtout je La prie d'ajouter foi aux protestations qu'il Lui fera en mon nom de l'estime, de l'amitié et de l'attachement avec lesquels je suis à jamais. Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Majesté Impériale le très bon et très fidèle frère et cousin

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin.


893. AU FELD-MARÉCHAL BARON DE SCHMETTAU A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.

Camp de Kuttenberg, 14 juin 1742.

Mon cher maréchal de Schmettau. Comme je trouve votre présence ici très nécessaire, mon intention est qu'après vous être congédié auprès de Sa Majesté Impériale, vous devez hâter votre départ de Francfort et revenir me trouver. Vous donnerez en mon nom à Sa Majesté Impériale, en lui présentant la lettre ci-jointe de ma part, les assurances les plus fortes de mon amitié et de mon estime, et que je ne cesserai jamais de lui être fidèlement attaché, quelque face que les affaires pourraient prendre. Ma dernière lettre du 10 de ce mois vous aura mis au fait de la triste situation de nos affaires en Bohême. Comme depuis ce temps-là, par le peu de disposition, et puisque tout va par dessus dessous, les choses sont allées de mal en pis, le maréchal de Broglie s'étant retiré avec la plus grande précipitation du monde derrière la Beraun et de là vers Prague, ayant perdu tous ses bagages avec la caisse militaire, quoiqu'il ne fût suivi que par des hussards, je crois les affaires de ce pays tant gâtées qu'il n'y aura d'autre moyen à sortir de cet embarras que de faire la paix à des conditions comme on en pourra convenir, ce que vous ne manquerez pas de représenter d'une manière convenable à Sa Majesté Impériale. Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.