<372>modération sur les représentations que je vous ai ordonné par mes précédentes1 de faire en faveur de Son Altesse Électorale. Vous pouvez y ajouter que les engagements que ma maison a contractés, depuis près d'un siècle, avec la palatine, par rapport à la garantie réciproque des États appartenants à la succession de Juliers et de Bèrgue, étant connus de tout le monde et autorisés même et confirmés de la manière la plus solennelle par feu l'empereur Léopold, je prie la reine de Hongrie de se mettre pour un moment à ma place et de juger par ses propres sentiments si je puis, sans blesser ma gloire, me dispenser de m'intéresser fortement à la conservation desdits États et d'en détourner toute sorte d'oppression et de violence, et, la seigneurie de Winnenthal en étant manifestement du nombre, s'il m'est permis de me départir des instances que je lui ai faites pour qu'il lui plaise de lever le séquestre qu'on y a mis l'an passé, et d'en laisser la jouissance tranquille à Son Altesse Électorale; qu'au surplus la conservation de ces États fait l'unique objet de mes instances, auxquelles je me trouve indispensablement obligé, par les raisons susmentionnées; mais que, n'ayant pas les mêmes obligations à l'égard des duchés de Neubourg et de Sulzbach, je n'ai garde de presser Sa Majesté Hongroise de traiter ces pays avec autant de ménagement que j'en ai demandé pour les autres; qu'à cet égard je laisse les mains libres à la Reine d'en agir comme elle juge à propos, et que, si je me suis intéressé en leur faveur à la cour de Vienne, ce n'a été que par voie d'intercession : complaisance qui ne se peut refuser sans impolitesse à un prince ami et allié.

Qu'au reste, je ne prétends pas, à la vérité, justifier en tout la conduite de l'Électeur palatin envers la reine de Hongrie, mais que, si l'on se croyait autorisé de traiter en ennemi les États de ce prince par l'unique raison qu'il refuse de retirer du service de l'Empereur des troupes que son prédécesseur ne lui avait remises qu'en vertu des anciens traités entre les deux maisons, ou parce qu'il ne s'oppose pas à l'entrée des troupes auxiliaires de l'Empereur dans ses États, je prie Sa Majesté Hongroise de vouloir considérer les conséquences qui découlent naturellement de ces principes au préjudice du roi d'Angleterre, comme électeur d'Hanovre, et des autres États de l'Empire qui lui fournissent des troupes auxiliaires, et si, la chance venant à tourner, on ne les expose pas à essuyer les mêmes reproches, le cas étant de part et d'autre parfaitement parallèle, et à souffrir le même traitement qu'on destine maintenant à l'Électeur palatin, à plus forte raison que ces troupes auxiliaires sont fournies contre le chef de l'Empire : raison que les ancêtres de Sa Majesté Hongroise ont bien su faire valoir en leur temps contre plusieurs des principaux membres du Corps Germanique. Qu'après tout, c'est une affaire à vider entre elle et l'Électeur palatin, sur laquelle je ne prétends pas m'ériger en juge, résolu constamment



1 Ein Erlass vom 18. Mai in Ausführung der Resolution oben Nr. 1120 S. 366.