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1141. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE ROTHENBURG A AIX-LA-CHAPELLE.

Magdebourg, 22 juin 1743.

Mon cher Rothenburg. J'ai été véritablement réjoui en voyant par votre lettre que les eaux et les bains vous font du bien. Je suis bien aise que vous soyez satisfait du conseil que je vous ai donné de vous en servir; ce sont les eaux par excellence, comme mes troupes le sont en fait de soldats.

A propos de troupes, j'ai vu mes régiments, qui sont en fort bon état; l'infanterie est admirable, comme à son ordinaire, mais la cavalerie recommençait à redevenir lourde, et les officiers à s'engourdir. Je les ai secoués d'importance, et s'ils ne rentrent en train, ce ne sera sûrement pas ma faute. Ils sont obligés d'exercer tous les jours et en corps, ce qui leur fait un bien infini. Je fais parler les officiers, et j'espère qu'à la fin ils ne seront plus muets, et penseront plus sérieusement au service qu'ils ne l'ont fait par le passé.

Je vous avoue, quelque mauvaise opinion que j'aie eue du vieux Broglie, que sa conduite1 surpasse tout ce que je pouvais imaginer de lâche et d'inepte de lui; je crois que tous les officiers qui ne sont pas dans leur troupes s'en peuvent féliciter, car jamais il n'y a eu d'exemple d'une plus grande pusillanimité que dans les Français et les Suédois de nos jours.

Les Hessois peuvent être, selon moi, des troupes bien entretenues, mais non pas bien disciplinées. Je sais le travail qu'il faut mettre pour les tenir en ordre, et je sais ce qu'il m'en coûte, avec les troupes que j'ai, pour les maintenir dans l'état où elles doivent être.

Je pars le 4 du mois prochain pour la revue de Poméranie, où je trouverai encore assez de besogne. Adieu, cher ami, ne m'oubliez point, et si vous apprenez quelque chose de curieux, mandez-le-moi.

Federic.

Mes compliments à tous mes chers officiers qui prennent les bains.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


1142. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Rheinsberg, 3 juillet 1743.

Mon cher Podewils. Je suis bien mortifié des nouvelles que je vous envoie et que je viens de recevoir d'Hanovre;2 vous y verrez la bataille que monsieur mon oncle — que le diable veuille emporter — vient



1 Der fluchtartige Rückzug der Franzosen nach Ingolstadt, Ende Mai.

2 Ein Bericht des Hofraths Langschmid über die Schlacht bei Dettingen am 27. Juni.