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12577. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Leipzig, 8 décembre 1760.

Je ne saurais me dispenser de communiquer à Votre Altesse par la copie ci-close ce que mon colonel, commandant du corps que j'ai détaché vers Langensalze, le colonel de Lœlhœffel, vient de me marquer2 de la position où il a trouvé les troupes ennemies dans ces contrées-là.

Mon impatience est extrême d'avoir des nouvelles de votre part, que jusqu'à présent j'ai attendues vainement à ma grande disconsolation, puisque je me trouve par là dans un état d'incertitude, sans savoir à quoi me décider de ce côté-là. Je me rappelle les belles espérances que vous m'avez données par vos lettres antérieures de vouloir chercher à attaquer l'ennemi, soit du côté de Cassel, soit de l'autre à Gœttingue.3 Votre inaction présente m'embarrasse infiniment, d'autant plus que je ne sais à quoi l'attribuer, et qu'il faut absolument que je prenne mon parti là-dessus. Votre dernière lettre que j'ai reçue, a été du 26 de novembre; par celle que je vous ai écrite du 28,4 je vous ai détaillé ma situation présente et toutes les raisons qui m'empêchent de faire de plus grands efforts en votre faveur que ceux que je fais actuellement. Si vous restez dans une inaction qui ne saurait que me frapper infiniment, surtout dans une saison si fort avancée, jugez vous-même si je pourrai laisser plus longtemps mon susdit détachement exposé à l'imminent danger d'être enveloppé par les forces supérieures de l'ennemi vis-à-vis d'eux, et si la nécessité ne m'obligera pas de le retirer à la fin, pour le mettre en sûreté, si vous n'agissez pas incessamment.

Voilà ce que je vous prie de [me] faire savoir au plus tôt possible, et d'être persuadé que, de mon côté, j'ai tout fait ce qui a été dans mes forces, pour vous aider, et qu'il m'est de la dernière impossibilité de faire au delà. J'attends avec toute l'impatience possible votre réponse avec votre dernier résultat, pour savoir à quoi me tenir dans une circonstance très critique.

Je vous envoie Schwerin,5 pour vous expliquer les choses de bouche.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.



1 Die Berichte des Prinzen Ferdinand sind im December datirt am 7. aus Harste (vergl. S. 47), vom 12. bis 29. aus Uslar.

2 D. d. Orlishausen 7. December.

3 Vergl. Nr. 12536.

4 Nr. 12549.

5 Graf Schwerin, Hauptmann und Flügeladjutant.