12555. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Meissen, 29 novembre 1760.

Après vous avoir fait hier ma lettre au sujet des affaires de la Diète présente de Suède127-4 et des avantages que je voudrais en retirer,<128> pour finir cette guerre que les intrigues du Sénat m'ont suscitée, j'ai résolu, pour ne point perdre le temps favorable à mettre le parti patriotique en état d'agir efficacement à ce sujet, d'y destiner d'abord et au préalable une somme de 50000 écus en notre argent. Voici l'ordre au conseiller privé Kœppen pour vous remettre la somme, dont vous disposerez en sorte qu'elle soit remise de ma part au sieur de Borcke à Copenhague avec toutes les précautions possibles, afin qu'il ne puisse rien transpirer de cette remise que vous lui faites. Je l'ai instruit dans ma lettre ci-close,128-1 que vous lui ferez passer d'abord avec toutes les sûretés requises pour le secret de l'affaire, de quelle façon il doit se diriger ensuite. Mais ce qui sera nécessaire à ce sujet, c'est que vous presserez au possible cette remise, sans me demander aucune nouvelle instruction, soit sur la valeur de cette somme en argent qu'elle aura selon le cours de change présent à Copenhague, soit par rapport à toute autre difficulté que vous sauriez vous représenter sur cette affaire, puisque tout cela ne ferait que perdre inutilement un temps qui presse et qu'il faut bien ménager. J'abandonne ainsi toute cette affaire à vos soins et pour l'arranger au plus tôt mieux.

Federic.128-2

Nach der Ausfertigung.



127-4 Vergl. Nr. 12552.

128-1 Nr. 12556.

128-2 Auf einem, die Uebersendung von spanischem Schnupftabak betreffenden Schreiben an Lord Marschall, d. d. Meissen 29. November, findet sich der eigenhändige Zusatz: „Vous êtes spectateur, mon cher Milord, de toutes nos fortunes diverses; quand verrons-nous la fin de cette terrible guerre?“