12640. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Leipzig, 21 janvier [1761].

Je crois vous faire plaisir, ma chère Sœur, en vous faisant savoir la réponse que je viens de recevoir de Londres sur les insinuations<195> secrètes que j'ai fait faire relativement aux affaires présentes de la Suède.

On a appris avec beaucoup de satisfaction les efforts que j'ai faits pour procurer une réconciliation entre cette couronne et l'Angleterre, à laquelle on serait charmé de concourir; mais comme on ne saurait donner une réponse catégorique sur la proposition d'une alliance dont on ignorait les conditions, et qu'en même temps par rapport à ce qui s'était passé entre les deux cours, la dignité ne permettait pas à l'Angleterre de faire les premiers pas, on voudrait que les partisans de la bonne cause fussent conseillés de profiter de l'avènement du Roi au trône, pour y faire envoyer un ministre sous prétexte de complimenter le Roi à cette occasion, avec qui on pût s'entendre et négocier; à quoi l'on pourrait se prêter avec d'autant moins de difficulté qu'on a notifié à la Suède la mort du feu Roi.

Il dépendra de vous, ma chère sœur, de m'avertir tant soit peu [de] ce que je pourrais répondre à ce sujet aux Anglais.

{Federic.]

Nach der Ausfertigung.