12725. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Leipzig, 8 mars 1761.

J'ai eu la satisfaction de recevoir à la fois les deux lettres de Votre Altesse du 4 et du 5 de ce mois, après que j'eus écrit celle que je me suis donné le plaisir de Lui adresser aujourd'hui.257-3 Je conviens avec Votre Altesse que les circonstances dans lesquelles Elle Se trouve engagée actuellement, sont accompagnées de difficultés; je ne saurais cependant convenir avec vous que votre situation soit aussi mauvaise que vous semblez l'envisager; car, quant aux troupes des Cercles qui, selon les avis qui en sont entrés à Votre Altesse, tirent sur Meinungen, ce ne sont précisément que celles que mes troupes sous le général Syburg ont à leur approche chassées du côté de Saalfeld257-4 et qui de là tirent vers la Franconie. Les 8 bataillons de troupes françaises venant de Düsseldorf ne sauraient, d'ailleurs, point faire un objet assez important qui pût vous être fort préjudiciable, et c'est en conséquence que je prie Votre Altesse de ne seulement pas S'embarrasser mal à propos ni de voir noir sur les choses. J'assure, cher Prince, que tout<258> ira bien, et que vous réduirez Cassel, Marburg et Ziegenhain. Dès que vous vous serez rendu maître de ces deux dernières places, je n'entrevois plus quelles pourraient être vos appréhensions. Les magasins que vous avez enlevés à l'ennemi, sont assez considérables, et il n'a guère eu le temps de les brûler entièrement; quant à celui de Fritzlar, il est tombé entre vos mains, sans avoir pu être endommagé par l'ennemi : de manière qu'il me semble que vous pourriez faire transporter tout doucement ce qui après cela pourrait manquer aux subsistances de l'armée. Il est naturel qu'une entreprise telle que la vôtre ait ses difficultés, principalement dans la saison où nous nous trouvons; je vous conjure toutefois de ne point perdre courage et de tâcher d'avoir l'esprit libre, en considérant que tout obstacle qui saurait se présenter à vous, doit être surmonté après un si beau début.

Au reste, comme le temps approche où le maréchal Daun retournera à l'armée autrichienne, je me verrai obligé par là de retourner en [peu] à Meissen pour y être plus à portée, ce qui en [m']éloignant retardera notre correspondance et me mettra en quelque façon un peu hors de connexion avec vous.

Der König theilt dem Prinzen mit, dass er bereits vor 8 Tagen den Befehl gegeben habe, die in Thüringen gelegenen Besitzungen des hannoverschen Oberforstmeisters von Oldershausen mit allen Contributionen zu verschonen.

Je suis ravi d'avoir en cela fait plaisir à un homme pour lequel il vous a plu de vous intéresser.

Je crois, mon cher, que dans ce moment-là, si vous y pensez bien, vous aimez pourtant mieux être le prince Ferdinand que le maréchal de Broglie.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.



257-3 Der König hatte mit diesem Schreiben den aufgefangenen Brief eines sächsischen Officiers übersandt, der einige Umstände enthalte, deren Kenntniss für den Prinzen von Nutzen sein könne.

257-4 Dem Obersten von Dingelstedt bemerkt der König am 7. März: „Was Ihr schreibet, dass der Feind nach Senftenberg vorrücken lassen, solches ist nur, um uns zu alarmiren, weil der Feind weiss, dass Ich gegen die in Sachsen gestandenen Reichstruppen was detachiret habe und solche wegjagen lassen.“