12764. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Knyphausen und Michell berichten, London 10. März: „Nous pensons . . . nous être pleinement justifiés à l'égard du retard que Votre Majesté nous soupçonne d'avoir apporté à l'exécution de Ses ordres dans la négociation qui à été<284> entamée ici en dernier lieu, et dont la faute provient, en peu de mots, du dessein dans lequel persiste le ministère britannique de vouloir que le subside soit réglé auparavant qu'on détermine ici le nombre et la qualité des troupes qui pourront. Sire, vous être assurés en vertu d'un pareil arrangement, vu qu'indépendamment de différents autres motifs que nous avons déjà exposés, il considère cette branche de négociation comme la seule qui regarde la nation; l'autre, c'est à dire l'article des troupes, pouvant ensuite être réglée séparément sous sa médiation.“ In einem zweiten Bericht „Au Roi seul“ vom gleichen Tage schreiben die Gesandten; „Nous supplions donc Votre Majesté de vouloir bien Se rappeler que le ministère britannique, par les raisons que nous avons eu l'honneur de détailler dans cette même dépêche, a toujours insisté et exige encore qu'auparavant de régler le nombre et la qualité des troupes qu'il pourra assurer a Votre Majesté, Elle daigne fixer le subside dont Elle croira avoir besoin pour continuer la guerre d'Allemagne par Elle-même, et qu'Elle y comprenne non seulement la somme qui Lui faudra pour l'entretien d'un corps de troupes suffisants pour cet effet, mais aussi celle à laquelle Elle voudra réduire, en conséquence de ce secours, le subside actuel de 670000 livres Sterlings. Il ne nous appartient pas de désirer si cette prétention du ministère britannique de régler le subside avant de fixer le nombre des troupes est singulière ou déplacée, mais nous pouvons assurer Votre Majesté qu'elle est réelle et qu'il ne veut absolument point s'en désister.“ Die weiteren Darlegungen schliessen die Gesandten mit den Worten: „Nous L'exhortons donc très humblement à vouloir avoir un peu d'indulgence pour les longueurs et singularités qui ne sauraient manquer de se trouver de temps à autre dans la conduite du ministère britannique, vu la complication des ressorts dont il a besoin dans ses opérations, ainsi que l'opiniâtreté et le défaut d'expérience de ceux qu'il est obligé de consulter pour sa sûreté, et à l'opinion desquels il est forcé souvent de déférer malgré lui.“

Meissen, 25 mars 1761.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 10 de ce mois. J'aurais bien souhaité que vous vous eussiez expliqué dans un de vos rapports antérieurs si clairement et avec ces détails que vous l'avez fait à présent à ma satisfaction sur bien des circonstances, ce qui m'aurait calmé sur bien des inquiétudes qui me travaillaient et que je ne savais m'empêcher de vous marquer.

Il faut que j'ajoute plénièrement foi à tout ce que vous me mandez, mais il faut aussi, entre nous, que la constitution du gouvernement là soit la plus singulière et unique en son espèce. Ce que je souhaite encore de savoir de vous et ce que vous n'avez pas encore m'explique, c'est s'il n'y a pas actuellement une division parmi les ministres anglais, dont une partie veut la continuation de la guerre et l'autre la paix, et que ces deux partis se contrecarrent l'[un] l'autre. Voilà sur quoi je désire d'avoir encore votre information fidèle.

Au surplus, je me flatte que, quand le prince Ferdinand se sera rendu maître de Cassel, que cela fera penser les Français plus sérieusement encore à une prompte paix.

Federic.

Nach dem Concept.

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