12809. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Knyphausen und Michell übersenden, London 1. April, das von Choiseul unterzeichnete Exemplar von fünf gleichlautenden, Paris 26. März datirten, von Galizin am 31. März dem Minister Pitt überreichten Declarationen der Höfe von Versailles. Wien, Petersburg, Stockholm und Warschau. Darin heisst es: „Les cours proposent l'assemblée d'un congrès auquel elles croient qu'il conviendrait de n'admettre avec les plénipotentiaires des parties principales belligérantes que ceux de leurs alliés. Si les rois d'Angleterre et de Prusse adoptent ce moyen, le Roi Très-Chrétien, l'Impératrice-Reine, l'impératrice de Russie, le roi de Suède et le roi de Pologne électeur de Saxe proposent la ville d'Augsburg pour le lieu du congrès, en observant [qu'ils; ne se refuseront pas au choix d'une autre ville d'Allemagne, si Leurs Majestés Britannique et Prussienne la jugent plus convenable. Le Roi Très-Chrétien etc. déclarent en outre qu'ils ont choisi les plénipotentiaires qui seront chargés de leurs intérêts au congrès, dans l'espérance que le roi d'Angleterre, le roi de Prusse et leurs alliés pour ne pas différer la négociation, feront promptement de leur côté le choix de leurs ministres respectifs.“

Die Gesandten übersen den ferner den ihnen von Pitt und Bute ihnen übergebenen Entwurf zu einer „Contredeclaration“ Preussens und Englands, in welchem erklärt wurde, dass beide Mächte mit den Vorschlägen eines Congresses in Augsburg und der Art der Beschickung desselben einverstanden seien, auch nicht zögern würden, ihrerseits Bevollmächtigte zu ernennen.

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Endlich übersenden die Gesandten, ebenfalls am 1. April, Abschriften eines Briefes Choiseuls, d. d. Paris 26. März, und eines von ihm auf Befehl Ludwigs XV. aufgesetzten Memoire von demselben Datum, beide an Pitt gerichtet. In dem Memoire wurden der englischen Regierung Vorschläge für einen Sonderfrieden mit Frankreich gemacht; denn, obgleich der König von Frankreich einen allgemeinen Frieden für Europa aufrichtig wünsche, so sei doch die Natur der Streitobjecte, die den Krieg zwischen Frankreich und England veranlasst hätten, völlig unabhängig von den Zwistigkeiten in Deutschland.

Meissen, 11 avril 1761.

J'ai reçu les dépêches que vous m'avez faites du 26 et du 31 de mars avec celle du 1er de ce mois. Voilà à présent la première ouverture faite de la France et de ses alliés. Il s'en faut beaucoup que la déclaration actuellement faite soit exactement conforme à celle que la France avait d'abord faite à Stockholm,323-1 surtout par rapport à l'offre d'une suspension d'armes, et il aurait toujours mieux valu que les affaires d'une pacification générale eussent été traitées principalement entre les. cours de Londres et de Versailles. Nonobstant cela, il est toujours bon que le premier pas soit fait.

J'approuve ainsi parfaitement et applaudis à, la résolution que le ministère anglais a prise d'accepter par leur contre-déclaration le congrès proposé.

Voilà à présent les moments très critiques où il faudra que vous redoubliez d'attention et de soins pour confirmer les ministres anglais et surtout le sieur Pitt avec le comte de Bute, dans ces sentiments zélés et dans cet attachement qu'ils ont marqués jusqu'à présent pour mes intérêts, et pour prévenir toutes les tentatives et entreprises que sans doute les cours ennemies voudront faire sur les ministres anglais, afin de séparer de moi l'Angleterre.

J'ai trouvé surtout bien captieuse la lettre du duc de Choiseul au chevalier de Pitt et le mémoire qu'il y a joint, qui ne laisse presque pas douter que le premier n'en vise à un armistice uniquement avec l'Angleterre, tandis qu'en Allemagne la guerre doive continuer contre moi. Comme les suites en seraient très préjudiciables à moi, vous emploierez tout votre savoir-faire pour parer promptement ce coup; mais, si malheureusement le ministère anglais voudrait donner dans ce panneau, je me tiens assuré qu'au moins cedit ministère [ne] voudra alors se prêter à cet armistice avec la France qu'à mon inclusion expresse et directe.

Mais ce qui vaudra infiniment mieux encore pour les intérêts de l'Angleterre autant que de ses alliés, c'est que les ministres susdits insistent, dès le commencement et avant que d'entrer en autre négociation, sur une suspension d'armes générale de toutes les parties belligérantes dans le sens du premier projet de la France déclaré à Stockholm. Je suis tout-à-fait persuadé que, pourvu que l'Angleterre insiste sérieuse<324>ment et à l'occasion de l'ouverture faite au sieur Pitt sur cette suspension générale d'armes, les cours ennemies alliées s'y prêteront tout comme celle de la France, et alors les négociations de paix au congrès proposé auraient des apparences de succès, au lieu que, si les opérations de guerre iront leur train, il n'y aura point d'objet fixe que les négociateurs auront, que le sort journalier des évènements de la guerre changerait tout du jour au lendemain et que les difficultés pour convenir sur quelque chose se multiplieraient infiniment.

Quant à votre dépêche du 31 de mars, vous devez remercier très poliment le sieur Pitt des confidences amiables qu'il vous a faites au sujet de la somme de subsides que j'ai demandée324-1 à leurs instances.324-2

Vous insinuerez cependant avec beaucoup de politesse à M. Pitt comme à ses collègues, sans qu'il en puisse rejaillir quelque chagrin au sieur Mitchell, qu'il fallait que ce dernier ministre ne m'ait pas tout-àfait bien compris par rapport à la demande que j'avais faite d'un corps d'armée au cas en question. Que jamais mon intention sur cela [n']avait été d'autre que de faire comprendre aux ministres anglais que, supposé qu'il parvînt à une paix séparée avec la France, il resterait toujours la cour de Vienne qui agirait en ennemie contre les possessions du roi de la Grande-Bretagne en Allemagne, et qui ne laisserait pas de jouer de méchants tours aux États de Hanovre. Qu'il serait donc nécessaire que l'Angleterre entretînt un corps d'armée pour couvrir ces États, et voilà seulement ce corps que j'ai demandé à l'Angleterre pour le faire avancer selon les occurrences, pour écarter et serrer d'autant mieux les Autrichiens à ne pouvoir rien entreprendre contre les susdits États, et pour couvrir également les miens, pour pouvoir agir d'autant plus librement avec mes propres forces contre les ennemis afin de se prêter à la paix. Voilà le vrai sens de ce que j'ai déclaré au sieur Mitchell, sans qu'il me soit jamais entré dans l'esprit de demander deux corps d'armée en Allemagne de l'Angleterre, et tout ce qu'on a demandé d'une autre façon, est absolument un malentendu. Du reste, on a prétendu de moi de nommer une somme en bloc; je l'ai fait à leurs instances pressantes, il est à eux à présent de s'expliquer sur la somme qu'ils voudront donner au cas dont il s'agit en cela.

Au surplus il faut que vous inspiriez à présent aux ministres anglais que, s'il s'agissait jamais dans les négociations présentes de paix à me faire faire des cessions, que je ne me prêterais de ma vie à céder même jusqu'à un village, — ce dont vous ne laisserez pas de prévenir d'abord le ministère anglais — et que ma ferme résolution est prise de ne signer pas aucun traité de paix, à moins qu'il n'y fût mis pour base que je garderai toutes mes possessions en terres et provinces toutes comme elles ont été possédées de moi l'an 1756, avant le commencement de la présente guerre.

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Comme je viens de nommer mon ministre d'État le baron de Plotho, actuellement résident de ma part à la Diète de Ratisbonne, pour premier plénipotentiaire au congres futur à Augsburg et mon conseiller privé d'ambassade de Hæseler pour second plénipotentiaire, vous devez déclarer ceci incessamment aux ministres anglais.

Selon mon idée, que je vous communique pour votre direction, le congrès susdit ne nous mènera guère à une pacification générale, par tous les embarras et les difficultés qui l'accompagneront; voilà pourquoi je souhaiterais fort qu'en attendant que tout sera mis en train pour ce congrès, vous sauriez convenir avec M. Pitt et les autres ministres à ce que l'Angleterre et moi saurions régler et convenir secrètement des conditions préliminaires de la pacification de l'Allemagne, et que, ce concert pris et les conditions réglées entre nous et tout arrangé, on déclarât à la suite ce concert au congrès, afin qu'il soit libre à toutes les autres puissances y traitantes d'y adhérer et d'y accéder, tout cela à peu près de la même façon que cela arriva au congrès d'Utrecht. Je suis tout-à-fait persuadé que cela entraînera les autres, et que la pacification générale prendra bientôt heureusement sa consistance, qu'on ne saurait à peine espérer sans ce moyen. Mais observez surtout que, quand vous ferez goûter cette idée, il faut absolument que rien ne se fasse ni se règle à mon insu et à mon exclusion.

Au reste, je crois qu'il sera toujours bon et nécessaire que la convention à faire entre moi et l'Angleterre au sujet du subside et du nombre des troupes à me fournir dans le cas que celle-ci fît sa paix séparée avec la France, vienne à sa parfaite consistance, afin que, sans cela, je ne me vois pas placé entre deux selles. Je ne tirerai point à la courte paille sur la somme en argent de ce subside; que les ministres anglais le déterminent à sept millions d'écus s'ils veulent; si cela ne leur paraît point praticable encore, qu'ils le mettent à six millions, et en tout cas et au bout du compte vous le marchanderez à cinq millions d'écus. Je ne m'y opposerai pas, mais il me paraît nécessaire que cette convention soit réglée et achevée bientôt entre nous.

Pour finir, je vous recommande encore que vous employiez tout, afin de faire insister absolument les ministres anglais sur une suspension d'armes générale pour tout préalable.

Federic.

Nach dem Concept.



323-1 Vergl. S. 288. 289.

324-1 So nach der Ausfertigung; in der Vorlage: „faite“ .

324-2 Vergl. Nr. 12792.