12855. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Meissen, 29 avril 1761.

Der König dankt für übersandte Nachrichten.

Je comprends parfaitement le grand embarras où le digne prince Ferdinand se doit trouver dans ses circonstances, si la guerre continue; c'est aussi pourquoi j'ai tant pressé en Angleterre par mes ministres sur une prompte suspension d'armes entre cette couronne au moins avec celle de la France, sujet sur lequel le ministère anglais à un peu trop traîné, mais dont j'ai cependant tout lieu de croire qu'il prendra encore consistance en peu de temps.

Le projet du prince Ferdinand de faire démolir les fortifications de Hanovre et de Hildesheim est, à ce que je crois, dans les occurrences présentes le meilleur qu'il saurait imaginer. Ces sortes de forteresses des villes grandes et capitales nuisent plutôt qu'elles ne leur sont d'aucun secours, à moins qu'elles ne soient de vraies forteresses, munies d'une nombreuse garnison et pourvues de tout ce qu'il faut pour une belle défense, et surtout d'un bon commandant, homme entendu et intrépide. Si l'ennemi les assiège, la ville en est ruinée, et, si, malgré cela, l'ennemi s'y niche, il est bien difficile de l'en déloger sans un autre siège, de sorte qu'il vaut toujours mieux pour de grandes villes qu'on les laisse dégarnies des fortifications. Si l'on donne par là la faculté à l'ennemi de les occuper sans peine, celui-ci se voit au moins obligé à son temps d'en sortir et de les abandonner à son tour. Au reste, il faut espérer qu'un armistice prochain entre l'Angleterre et la France tirera bientôt le prince Ferdinand de tout son embarras et que cette suspension d'armes faite et constatée rendra ensuite bientôt la tranquillité à notre patrie, tout comme à toute l'Europe.

Federic.

Nach dem Concept.

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