13028. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Pilzen, 8 juillet 1761.]517-4

Je vous envoie les nouvelles que j'ai des Russes,517-5 pour que vous sachiez et que vous puissiez juger à peu près de ce qui se passe ici. J'ai pris le camp de Pilzen, parceque d'ici je puis avec beaucoup plus de facilité me porter à l'endroit où je serai le plus nécessaire. Jusqu'ici rien n'est avancé de Zittau; Laudon n'a fait qu'un mouvement dans les montagnes. Je ne sais comment il projette de se joindre aux bar<518>bares, je crois que ma position ne lui conviendra pas. Tant que la correspondance pourra s'entretenir, je vous informerai de ce qui se passe; mais dès que le corps d'O'Donnel sera avancé vers Liegnitz, toute relation entre nos armées sera interrompue. J'ai, cependant, commis à Lichnowsky de vous informer de ce qu'il pourra apprendre. A vous dire ce que je prévois, c'est qu'au mois d'août cela en viendra à quelque affaire qui décidera de la campagne en Silésie. Je fais mille vœux pour vous.

J'ai quitté le plus beau des palais possible518-1 et le plus savant des barons,518-2 je me trouve ici sans baron, sans Cunégonde et sans docteur Pangloss.518-3 Ce sera, selon toute apparence, avec Laudon que nous examinerons la question du « tout est bien », et qu'elle se décidera par des arguments qui me feraient pencher à croire que tout n'est pas bien dans ce misérable monde que nous habitons. Je vous prie d'être persuadé de ma tendre amitié.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung.



517-4 Das Datum nach der Ausfertigung.

517-5 Die dem Prinzen in einer Beilage übersandten Nachrichten sind dieselben, welche dem Prinzen von Württemberg mitgetheilt werden, vergl. Nr- 13027.

518-1 In Kunzendorf.

518-2 Freiherr Hans Ernst von Gellhorn und Prschiedrowitz.

518-3 Anspielung auf Voltaires „Candide“ .