13029. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Pilzen, 9 juillet518-4 1761.

Je viens de recevoir votre lettre du 5 de ce mois. Vous aurez vu par la dernière lettre que je vous ai écrite,518-5 toutes les nouvelles que nous avons de ce côté-ci. Mes dernières lettres de Glogau sont du 7, et les Russes n'étaient point marchés encore. Le corps de Zittau ne l'est pas non plus, et, selon mes rapports d'aujourd'hui, Laudon est encore dans son camp. Quant à Daun, je suis persuadé qu'il n'attend qu'à pouvoir me donner l'extrême onction, mais qu'il n'agira pas plus tôt. Les Russes, dans le commencement, ne pensent qu'à faire quelques conquêtes et se joindre aux Autrichiens, à peu près comme l'année passée. Il est bien sûr que leur projet pour le commencement de la campagne ne va point sur Berlin. Si je suis assez heureux de faire manquer leurs premières entreprises, il faut compter qu'ils formeront de nouveaux desseins, et je ne réponds pas qu'alors, tout comme l'année passée, ils voudraient se tourner sur Berlin. Cependant, vous aurez deux grands mois que vous pourrez passer, sans être inquiété de ces gens-là.

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Nous touchons bientôt au dénoûment des projets de nos ennemis. Vous faites très bien de vous préparer à tout; car tout ce que nous pouvons faire à présent, c'est de voir venir les premières opérations de nos ennemis; mais ce qui peut arriver à la suite, ne saurait absolument pas se prévoir, de sorte qu'il ne reste alors qu'à se décider selon le temps et les conjonctures, et c'est pour cette raison que je vous prie de prendre votre parti selon les circonstances où vous vous trouverez.

Je n'ai rien à vous marquer d'ici, mon cher frère; nous avons fait un mouvement, et voilà tout. Nos soldats s'engraissent de fainéantise, je me doute cependant qu'ils pourraient bien vers la fin de l'automne s'amaigrir de fatigues. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



518-4 In einem Schreiben an Finckenstein vom 9. Juli spricht der König sein Missfallen über die Ausdrücke aus, in denen der Gesandte Borcke ihm von der Krankheit des Königs von Schweden berichtet hatte. Eigenhändig ist hinzugefügt: „Borcke écrit comme un laquais; apprenez-lui donc à mieux mesurer ses termes. Sa relation sent fort l'inconsidération d'un jeune homme, son style me fait souvenir de celui de Danckelmann.“ (Gemeint ist vermuthlich der Minister Karl Ludolf von Danckelmann.) — Vom 9. Juli ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 242.

518-5 Nr. 13028.