13156. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Bunzelwitz, 27 août 1761.

Votre lettre du 21 m'est heureusement parvenue. Vous n'avez pas grande raison de vous inquiéter de ce qui arrive ici. Les Russes et les Autrichiens, à la vérité, se sont joints, mais vous pouvez être persuadé que, nonobstant cela, on viendra dans peu à une décision qui ne peut être que très avantageuse pour nous. Je souhaiterais fort que vous ne<610> fissiez point de détachement contre les Suédois, par bien des raisons trop longues à alléguer à présent. Je vous prie, cependant, d'ordonner à Magdeburg qu'on y prépare d'abord une vingtaine de canons de 24 livres, avec tout ce qu'il faut d'ammunition, des mortiers et, pour le moins, 2 à 3000 bombes chargées, afin que, soit dit entre nous, selon que les circonstances changeront ici en notre faveur, je puisse en profiter, et que vous sauriez tout [en] après mettre le siège devant Dresde.

Laudon et les Russes doivent m'attaquer entre ici et la fin de ce mois. Sans entrer dans de longues discussions, il est presque aussi sûr qu'une démonstration géométrique dans les formes que je saurais vous répondre des heureuses suites, de sorte que je pourrai vous débarrasser d'une bonne partie de l'armée de Daun et vous mettre par là en état de pouvoir entreprendre avec [succès] les troupes des Cercles et le peu d'Autrichiens qui resteront en Saxe. Dès que nous aurons fini notre besogne ici, j'entrerai en plus de détail là-dessus, et je vous expliquerai toutes mes idées.

Federic.

Nach der Ausfertigung.