<102>de l'Empire et le rétablissement de son digne chef qui m'y peut mener, et qu'ainsi je puis prétendre de bon droit à de certaines convenances.

Nonobstant de tout cela, pour convaincre d'autant plus l'Empereur de l'égard que j'ai pour lui, je veux bien me prêter à ses désirs et me satisfaire, avec la partie de la Haute-Silésie qui reste encore à la reine de Hongrie, des trois cercles de la Bohême de la manière que je l'ai marqué dans la carte que je vous ai envoyée avec ma précédente, inclusivement pourtant la seigneurie de Pardubitz et la ville de Kolin. Ainsi, vous pouvez laisser tomber la prétention de Czaslau, Kuttenberg et Chrudim, dont je me veux désister.

Sur ce qui est de la cession de l'exspectative de l'Ostfrise en faveur de l'Électeur palatin, comme je vois que cet article n'est guère goûté, vous n'en devez plus parler.

Tout ce qui vous reste encore de faire, c'est de sonder adroitement l'Empereur de quelle manière il pense sur les Saxons, en cas que ceux-ci viendraient à vouloir se détacher des Autrichiens et se rapatrier avec l'Empereur, et s'il serait alors d'humeur de les prendre et de leur faire quelques convenances.

Selon mes idées, le coup serait assez bon, si moyennant quelques petites cessions, l'on pouvait attirer les Saxons dans le parti de l'Empereur, mais, comme le cas n'existe pas encore, ce n'est aussi que pour m'instruire seulement de la façon de penser de l'Empereur sur cet article, que vous lui deviez tâter le pouls. Aussi ne manquerez-vous pas d'en parler au feld-maréchal comte de Seckendorff et de me faire alors votre rapport là-dessus.

Les particularités que vous m'avez apprises au sujet du prince Guillaume, m'ont fait beaucoup de plaisir, et je suis bien aise qu'il soit revenu au bon parti. Comme il vient de me mander lui-même que ses ordres avaient été envoyés au général Donop pour se concerter avec vous sur le traité d'union projeté, et qu'il était tout prêt à entrer dans des liaisons plus étroites pour le soutien de l'Empire et de l'Empereur, mon intention est que vous deviez agir confidemment avec ce général Donop, sauf pourtant que vous ne lui communiquiez pas la moindre chose de ce que vous traitez sur mes convenances avec l'Empereur, de même qu'avec Chavigny et Seckendorff.

J'espère que vous vous serez concerté avec Chavigny sur un article secret touchant ces convenances, mais avec cela vous n'oublierez point, ce que je vous ai dit plusieurs fois, que je ne pourrais signer cet article secret ni entrer dans des engagements précis, avant que je n'aie vu les Français opérer avec vigueur, et avant que je n'aie fini mes affaires avec la Russie et la Suède, sur quoi vous réglerez vos mesures.

Federic.

Nach dem Concept.