<130>trouve le roi de France pour resserrer entre nous les liens durables d'une éternelle alliance. L'estime que j'ai toujours eue pour vous, se confond avec les sentiments de reconnaissance. En un mot, Madame, je suis persuadé que le roi de France ne se repentira jamais du pas qu'il vient de faire, et que toutes les parties contractantes y trouveront un avantage égal. Il est fâcheux que la Prusse soit obligée d'ignorer l'obligation qu'elle vous a; ce sentiment restera cependant profondement gravé dans mon cœur. C'est que je vous prie de croire, étant à jamais,Madame, votre très affectionné ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1435. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE ROTHENBURG A PARIS.

Potsdam, 13 mai 1744.

J'ai bien reçu, avec vos deux lettres du 4 de ce mois, les détails que j'ai désirés d'avoir du sieur de Séchelles1 et, comme ces mémoires remplissent parfaitement mon objet, je vous sais bon gré de la vigilance que vous avez eue pour me les procurer.

Quant aux sommes que vous me demandez pour les chirurgiens que vous avez engagés pour mon service, j'espère qu'à l'arrivée de la présente elles vous seront déjà payées par les correspondants de Splittgerber, avec les mille écus que je vous ai fait remettre pour vous-même ; et comme il vous faut encore cinquante livres, que je vous suis resté en arrière, avec 860 livres pour le courrier qui a porté le dernier paquet à Wésel, de même que 1400 livres pour le tableau de Watteau que vous venez d'acheter pour moi, ce qui fait en tout la somme de 2310 livres, j'ai ordonné audit Splittgerber de vous les faire payer incontinent, et avant votre départ de Paris. Du reste, tout ce que vous m'avez envoyé m'est bien parvenu, hormis les jambons de neige, qui ne sont pas encore arrivés.

Je vous envoie ci close la lettre de ma main propre au roi de France que vous avez désirée autrefois d'avoir de moi, et que vous ne manquerez pas de lui présenter vers le temps de votre départ; je joins une pour la duchesse de Châteauroux, dont je vous laisse la liberté de la lui rendre ou de la garder, selon que vous le trouverez convenable,2 de même que la réponse que je viens de faire à la lettre que le maréchal de Noailles m'a écrite; vous verrez par les copies ci-jointes ce que ces lettres contiennent. Comme je partirai d'ici le 20 de ce mois pour aller à Pyrmont, et que j'y pourrais rester jusqu'au 16 du mois de juin pour y boire les eaux, je serai bien aise qu'à votre retour de France vous veniez me trouver à Pyrmont.



1 Vergl. oben S. 97.

2 Rothenburg hat den Brief übergeben. Die Antwort Œuvres de Frédéric le Grand XXV, 563.