<14>reconnaître pour un homme aussi honnête que je le sais être brave; aussi languis-je de le voir bientôt ici chez moi. J'espère que vous n'aurez manqué de le sonder sur les lieux où les autres officiers que vous savez, sont actuellement en quartier ; car ce que vous m'avez mandé avoir appris par les agents des régiments, est en quelque façon un peu trop vague, ou du moins pas assez instructif, pour que j'en dusse savoir au juste les quartiers où ces officiers sont actuellement en garnison.

J'attends vos nouvelles sur le général major de Schmertzing. Comme vous me mandez que la cour de Vienne a résolu de faire des augmentations parmi les troupes, et que ce ne sera point la chambre qui en payera les frais, mais que la reine de Hongrie les fournira elle même, je suis assez curieux de savoir au juste d'où la Reine tire les fonds pour cette augmentation. Il y a peu de temps que vous m'aviez mandé qu'il n'y avait rien de plus rare à la cour de Vienne que l'argent, que les troupes étaient mal payées et qu'il y avait le comte de Rosenberg et un envoyé vers la cour de Turin qui ne sauraient partir à leur destination, faute de l'argent nécessaire, qu'on ne leur avait pu compter. Outre cela, sans compter l'argent qu'il faut pour le rétablissement des anciennes troupes et pour les préparatifs de la campagne qui vient, il n'y a nul doute que les festins et tout ce qu'il a fallu pour le mariage du prince Charles de Lorraine avec l'Archi - Duchesse ont infiniment coûté à la Reine; tout cela me rend fort curieux de savoir au juste d'où la Reine peut tirer les fonds nécessaires pour une augmentation des troupes, telle qu'elle ait envie de faire. Vous me marquerez donc si la Reine a trouvé de nouveaux fonds pour subvenir aux frais que cela coûtera, ou si on les prend des subsides que l'Angleterre lui paie, ou si on a fait de nouveaux prêts d'argent. C'est dont vous devez m'instruire avec exactitude.

Au reste, comme j'irai faire un tour en Silésie dans le mois de mars, vers le temps de la foire de Breslau, et que je serai le 19 ou le 20 à Neisse, où je veux vous voir pour un couple de jours, vous devez régler vos affaires de la sorte que vous puissiez être à Neisse vers ce temps-là. Et afin que votre absence de Vienne et mon voyage vers la Silésie ne causent pas de nouveaux ombrages à la cour de Vienne, mon intention est que vous n'en devez point faire un mystère, mais en parler d'abord, pour ôter tout sujet de soupçon à cette cour, qui jusqu'à présent, à mon regret, a toujours vu noir sur les démarches les plus indifférentes que j'ai faites.

Federic.

Nach dem Concept.


1319. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 25 janvier 1744.

Ce que vous me mandez dans votre relation du 7 de ce mois au sujet du Vice-Chancelier qui n'a point instruit le comte de Tschernyschew