<217>au roi de Pologne qu'elle souhaitait qu'il ne me contrariât point dans ce dessein. Enfin, vous ne manquerez pas de faire tout le détail possible à l'Impératrice des raisons bien fondées que j'ai eues pour ne pas laisser opprimer tant de puissances respectables par l'orgueil et l'ambition démesurée de la cour de Vienne et de ses adhérents, et t'est pour cet effet que je vous envoie ci-clos la copie du canevas d'un manifeste que je vais faire publier d'abord que mes troupes commenceront- à agir,1 qui pourtant ne vous servira présentement à autre chose que pour vous fournir seulement des matériaux sur les insinuations à faire à l'Impératrice, et que vous ne laisserez voir à qui que ce soit, avant que je ne vous l'aurai fait communiquer solennellement.

En tout cela, vous observerez deux choses:

1° que vous tâcherez de dire vous-même tout ce que dessus à l'Impératrice, pour que je n'aie à craindre que, si cela se fait pai Bestushew ou par un autre, cela soit mal expliqué;

2° que vous devez chercher à prévenir ceux du parti autrichien et anglais, afin que ceux-ci ne peuvent pas préoccuper l'esprit de l'Impératrice; vous observerez toutefois que vous ne lui parliez qu'à peu près vers le 13 du mois d'août.

Après avoir exécuté tout ce que je viens de vous ordonner, vous ne manquerez pas de m'instruire par une relation bien détaillée, que vous m'enverrez par un exprès, de la réponse que l'Impératrice vous a faite.

Federic.

Nach dem Concept.


1508. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Berlin, 19 juillet 1744.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite en date du 14 de ce mois.

A l'égard de la publication et communication du recez de l'Union, j'attends votre rapport ultérieur de quelle manière on sera convenu làdessus, mais je ne comprends pas comment on veut que je doive communiquer ce recez à la cour de Vienne dans les circonstances où je suis avec elle. Sur ce qui est du plein-pouvoir sur l'accession et la garantie de la France au traité secret à faire avec l'Empereur, j'ai ordonné qu'on l'expédie et vous l'envoie à la première occasion.

Vous faites fort bien de recommander sérieusement au sieur de Chavigny l'article que la France mette l'armée impériale en état d'agir de la manière concertée, et que les Palatins soient mis en état d'agir; aussi viens-je d'écrire2 encore une fois à mon envoyé à la cour de France,



1 Vergl. unten S. 242.

2 Nr. 1511.