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1529. A LA PRINCESSE RÉGNANTE D'ANHALT - ZERBST A MOSCOU.

Berlin, 5 août 1744.

Madame. Qui pourrait plus que moi prendre part à votre triomphe? Vous savez combien je me suis toujours intéressé au bonheur de votre famille et de ce qui vous regarde; il faut espérer que vous pourrez travailler désormais à l'affermissement de votre beau-fils et de votre fille, qui n'est pas un point moins important que le premier. Je me flatte que notre chère Impératrice ouvrira pourtant une fois les yeux sur ses véritables intérêts et qu'elle prendra les sûretés qu'il lui faut pour le soutien de son règne et pour le bien de sa famille. Ma sœur va s'embarquer aujourd'hui pour joindre le prince royal de Suède à Carlscron. Mardefeld vous aura apparemment instruite, Madame, de la résolution que j'ai été obligé de prendre pour la sûreté de l'Empire et pour mon propre honneur. Je me flatte que personne de mes ennemis ni de serviteurs mal intentionnés de l'Impératrice ne voudront la porter à traverser mes salutaires desseins. Je vous prie d'en parler, si cela se trouve nécessaire, à l'Impératrice, afin qu'on ne l'engage pas de faire quelque démarche qui pourrait tourner contre elle-même et lui devenir très préjudiciable. Je vous félicite, Madame, de tout mon cœur sur toutes les distinctions que l'Impératrice vous témoigne et toutes les faveurs qu'elle répand sur votre famille. Je souhaite que la suite en soit inaltérable, et que l'envie des uns et la méchanceté des autres ne puissent jamais répandre leur venin sur une union si belle, vous priant de me croire avec toute l'estime possible, Madame ma Cousine, votre très fidèle cousin et ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1530. A LA GRANDE-DUCHESSE CATHERINE DE RUSSIE A MOSCOU.

Berlin, 5 août 1744.

Madame. Je compte parmi les plus beaux jours de ma vie celui où j'ai vu l'élévation de Votre Altesse Impériale à cette dignité. Je me croirais trop heureux d'y avoir contribué, content que ce serait un service que j'aurais rendu à l'impératrice de Russie, ma chère alliée, et à tout ce vaste empire, que de lui procurer une princesse de votre mérite, Madame, pour compagne de Couche du Grand-Duc. Je vous prie de croire que je prends plus de part que qui que ce puisse être à tout ce qui regarde votre aimable personne, et que je me ferai sans cesse un plaisir de vous prouver comme je suis, Madame, votre très fidèlement affectionné cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.