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1568. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Quartier général auprès de Prague, 6 septembre 1744.

Pendant la marche que mon corps des troupes auxiliaires que je donne à l'Empereur, a faite vers ici, j'ai reçu la relation que vous m'avez faite en date du 11 du mois d'août passé, du contenu de laquelle j'ai eu tout heu d'être content. Comme mes ministres du département des affaires étrangères vous auront fait déjà savoir mon intention sur plusieurs articles, je n'ai cette fois-ci autre chose à vous dire, sinon que, puisque je vous ai donné la libre disposition à faire des libéralités des sommes que je vous ai fait fournir pour le bien de mon service, j'espère que vous n'auriez point attendu ma résolution au sujet de la somme de 50,000 roubles que vous destinez à mon ami d'importance, pour qu'il fasse échouer les Anglais et les Autrichiens avec les Saxons dans leurs négociations. Je vous le redis et vous ordonne encore une fois pour toutes que dans de pareilles occasions vous ne devez absolument point attendre mes résolutions et perdre par là des moments favorables qui ne reviennent peut-être plus, mais que vous deviez agir selon que le bien de mon service le demandera et selon le plein-pouvoir que je vous ai donné; aussi m'est-il tout-à-fait indifférent si vous voulez réaliser d'abord vos offres envers notre ami ou si vous voulez placer la somme susdite sous quelque autre nom dans la Landschaft de Berlin. Après la levée de bouchers que je viens de faire contre la reine de Hongrie par le secours que je donne à l'Empereur, vous conviendrez que tout ce qui reste de ressorts aux Autrichiens et aux Anglais, c'est 1° d'indisposer l'impératrice de Russie contre moi et de réclamer son secours, et 2° d'entraîner le roi de Pologne dans leur parti. Comme il n'y a que le premier point que j'ai principalement à cœur, puisque le second tombe de soi-même, dès que les Autrichiens et les Anglais ne peuvent faire remuer l'Impératrice contre moi, je vous recommande ainsi bien fort de redoubler tout votre zèle, attentions et savoir-faire, pour parer ce coup et pour rendre vains les efforts que la clique autrichienne, anglaise et saxonne fera afin de faire remuer en leur faveur la Russie. Voilà le service le plus signalé que j'attends de votre dextérité.

Federic.

Nach dem Concept.


1569. AU MINISTRE D'ÉTAT DE WALLENRODT A VARSOVIE.1

Camp devant Prague, 8 septembre 1744.

Les relations que vous m'avez faites en date du 26 et du 29 du mois d'août passé, m'ont été bien rendues. Comme je vous ferai savoir mes intentions sur tous les points y contenus par mes ministres du dé-



1 Vergl. Preussische Staatsschriften I, 663.