<340>ne m'est jamais parvenue de sa part, et si elle me serait parvenue, je n'aurais jamais manqué de. le traiter comme il faut de ce qu'il s'explique d'une manière si indigne sur des personnes qui ont toute mon estime, et lesquelles je trouve dignes de toute mon amitié. Aussi ai-je d'abord pris la résolution de rappeler ledit Schmettau de son envoi, en lui déclarant le grand mécontentement que j'avais de sa conduite, et même, quand il sera de retour à Berlin, je lui donnerai défense de me voir ni venir à ma cour. Tout ce que j'ai à vous prier, est de ne pas croire comme si je prenais part du mauvais procédé de Schmettau, et de vous conjurer après de ne point abandonner le service de l'Empereur, ni de laisser tomber les mains, mais de continuer plutôt d'agir de cette même manière que vous avez fait jusqu'à présent, pour le bien de l'Empereur et de tout l'Empire, sans quoi tout ira à rebours et tombera en ruine. Je suis avec des sentiments de l'estime la plus distinguée, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


1643. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Schweidnitz, 10 décembre 1744.

Vos deux relations en date du 12 du novembre, avec celle du 16, m'ont été bien rendues. J'approuve fort que vous avez remercié les ministres des 300 chevaux dont l'Impératrice me veut faire présent, et les instructions que vous avez données au consul Kühn, pour ne pas disputer sur le Pumpleder. Je serais assez satisfait des protestations d'amitié et des confidences que votre ami d'importance vous a faites, si j'étais parfaitement persuadé qu'elles partaient d'un cœur sincère et qu'on y pouvait tabler, mais comme sa conduite m'a paru depuis quelque temps assez double et équivoque, et que le comte de Finckenstein vous en aura écrit un trait sur la manière dont il doit avoir agi avec Chétardie1, j'espère au moins que vous serez un peu sur vos gardes avec lui de ne prendre tout de lui pour argent comptant, mais de tout balancer avec les autres circonstances et de ne vous en laisser point imposer, quoique je reconnaisse fort bien la nécessité qu'il y a de le mé-



1 Finckenstein berichtet, Stockholm 20. November: Gyllenborg et Tessin „m'ont fait entendre . . . qu'ils savaient des traits de fausseté dudit Woronzow qui les autorisaient à le regarder comme tout aussi mal intentionné que M. de Bestushew et comme plus dangereux que lui à cause de son esprit et ses lumières .... Ils prétendent que H. de Woronzow faisait semblant d'être ami intime du marquis (de la Chétardie), quoiqu'il ait été un des principaux auteurs de sa perte, et que, dans le temps qu'il travaillait déjà avec le Grand-Chancelier à le perdre, et même peu de jours avant que l'affaire éclatât, il s'était cependant rendu chez lui et l'avait prié, apparentent pour mieux l'endormir, de faire en sorte qu'il fût nommé ambassadeur à la cour de France.“