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1645. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A WOLFENBÜTTEL.

Berlin, 15 décembre 1744.

Votre Altesse sera déjà informée, par Son ministre à Francfort, de l'intrigue qui s'y trame par ceux de Mayence, d'Hanovre et de Saxe, pour engager plusieurs membres de l'Empire dans une ligue contre l'Empereur, sous prétexte de veiller à la conservation de la neutralité et d'empêcher le passage et les quartiers de troupes étrangères dans les États neutres de l'Allemagne. J'ai mandé amplement à Votre Altesse ce que je pense sur ce sujet, par une lettre allemande du 12 courant,1 et je La prie et La conjure, par la tendre amitié et par les liens de sang et d'intérêt, d'y faire une attention des plus sérieuses et de ne rien épargner de tout ce qui dépend d'Elle pour détourner cette scission laquelle ne manquerait pas d'envelopper toute l'Allemagne dans un abîme de malheurs, et d'entraîner des suites dont la seule idée fait horreur. J'en aurai une reconnaissance infinie à Votre Altesse, dont les intérêts me seront aussi chers que les miens propres, et je saisirai avec empressement toutes les occasions pour la Lui marquer et pour La convaincre de plus en plus de la sincérité avec laquelle je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


1646. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 18 décembre 1744.

Monsieur mon Frère. Le premier soin que j'ai eu à mon retour de l'armée, a été de faire à Votre Majesté une description exacte et détaillée de toute ma campagne; je prie Votre Majesté de ne la point rendre publique, puisqu'il y a beaucoup de points dont les Autrichiens pourraient tirer avantage, comme de tout ce qui regarde les subsistances etc.

Je félicite Votre Majesté de tous les heureux événements qui viennent de Lui arriver; une campagne aussi brillante que celle qu'Elle vient de faire, illustrera Son règne et le rendra aussi brillant qu'aucun des règnes des rois Ses prédécesseurs.

Je viens de recevoir aujourd'hui la nouvelle fâcheuse que les Autrichiens ont fait une invasion en Haute-Silésie, ce qui m'oblige de partir incessamment et de mettre fin à leur impertinence. Je prie Votre Majesté de n'attribuer ma brièveté qu'à cette cause-là; je me flatte de pouvoir être de retour dans une quinzaine de jours et d'assurer alors à Votre Majesté de nouveau à quel point je fais profession de Lui être attaché et comme je serai à jamais avec ces sentiments etc.

Federic.



1 Vergl. S. 333 Anm. 3.