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augmentât encore leur désavantage. L'on en peut croire le témoignage de M. de Batthyany, qui mande, dans une lettre à un ministre de la reine de Hongrie à Ulm, qu'on a interceptée, qu'il ne peut appeler l'avantage qu'il a eu sur les troupes du Roi une victoire, puisqu'elles se sont si bien défendues que, malgré la supériorité du nombre de son côté, notre perte a été moindre que la sienne, surtout en officiers. C'est dans ces circonstances qu'on a profité de l'absence de quelquesuns des ministres les plus attachés à l'Électeur pour détourner ce Prince de la résolution qu'il avait prise de sortir d'Augsbourg, et le faire consentir à un traité qui n'est pas moins contre son honneur que contre ses véritables intérêts.

comte Batthyany, ils sont beaucoup trop fanfarons, et, de plus, le fait de la valeur des Français est certainement controuvé.

16° On ne rejettera point de blâme de tout ce qui s'est passé, dans cette occasion, ni sur l'Électeur ni sur l'Impératrice, qui était restée à Munich. On se contentera de plaindre ce jeune Prince de ce que des ministres, vendus à la cour de Vienne, ont abusé de la faiblesse de son âge pour lui faire sacrifier ses intérêts avant de les connaître.

16° Voulait-on que l'Électeur se fît faire prisonnier encore? je demande plus de justice et de sincérité du côté des Français, moins d'indifférence pour les intérêts de leurs alliés, et alors l'on verra que ce que l'électeur de Bavière fit, était une nécessité inévitable.

17° Quoi qu'il en soit, l'événement est le même pour les conséquences. Il dérange les mesures qui avaient été prises pour soutenir la liberté de l'Empire et pour opérer une puissante diversion sur les frontières de l'Autriche en faveur du roi de Prusse; mais, si cette ressource a manqué, il en est d'autres que le Roi peut mettre en usage pour y suppléer, et son courage sera toujours supérieur aux événements.

17° Si la France opère pour le roi de Prusse des diversions aussi favorables que celle de Bavière, elle est conjurée de s'en épargner la peine.

18° Sa Majesté est donc fermement résolue d'employer, conjointement avec le roi de Prusse, tous les moyens capables de soustraire l'Empire au joug que la reine de Hongrie lui prépare, et de s'ouvrir une voie honorable pour sortir de la guerre qui trouble les États de l'Empire.

18° Ceci peut être résolu par le roi de France, mais ce ne l'est point encore par le roi de Prusse.

19° Mais comme l'événement survenu en Bavière, en déconcertant les mesures prises, achève de rompre les nœuds de l'union de Francfort, qui servait de motif au séjour des troupes de France dans l'Empire, Sa Majesté désirerait savoir ce que le roi de Prusse juge qu'il serait possible de faire dn côté de la négociation et du côté de la force, pour parvenir

19 ° Ceci ne signifie pas autre chose que: le roi de Prusse doit fournir le prétexte aux Français de rester en Allemagne.