<186> Schwerin, et au brave major Chasot dont la valeur et la conduite se sont fait connaître dans trois batailles également.

Toute l'armée se mit à la poursuite de l'armée ennemie, et on ne s'arrêta qu'aux gorges des montagnes. Le massacre a été prodigieux de tous les côtés. Les ennemis firent trois retraites, les Saxons par Seifersdorff, la droite des Autrichiens par Friedberg, et le corps de bataille par les gorges de Kauder. Il faut avouer à la louange des Autrichiens que leurs dispositions pour la retraite furent si belles qu'on ne put les entamer d'abord.

Les officiers de nos troupes qui se sont le plus distingués, sont le prince de Prusse et le prince Henri, frères du Roi, le margrave Charles, le prince Léopold, le prince Thierry, le maréchal Buddenbrock, qui malgré son grand âge a eu l'activité d'un jeune homme, les lieutenantsgénéraux Gessler, Nassau, Rothenburg, Posadowski, et les généraux majors prince Maurice d'Anhalt, Rochow, Bredow, Polentz, le prince Ferdinand de Brunswick, le prince de Bevern, Kyau, Schwerin, Goltz, Zieten; en un mot, il faut nommer tous, car pendant la bataille, qui dura quatre heures, il n'y a pas eu un corps de nos troupes qui eût plié.

Les trophées de la bataille qui nous restent sont 66 canons, 6 obus, 76 drapeaux, 8 paires de timbales, 7 étendards, 4 généraux prisonniers, près de 200 officiers, et au delà de 7,000 hommes.

Les Autrichiens et les Saxons ont eu 4,000 morts, et, vu les déserteurs qui nous viennent, on peut juger leur perte à 20,000 hommes sans se tromper.

La perte des Prussiens va entre morts et blessés à r,600 hommes. Le général comte Truchses, les colonels Massow, Kahlbutz, le brave lieutenant-colonel Düring, le lieutenant-colonel Bertickow sont morts, environ huit capitaines, deux majors et vingt subalternes. Les généraux Stille et Bornstedt sont légèrement blessés à la main, le colonel Schwerin des gardes, le lieutenant-colonel Buddenbrock blessés, et une vingtaine d'officiers. En un mot, si les troupes saxonnes avaient été aussi aguerries que les Autrichiens, la bataille aurait été balancée beaucoup plus longtemps, mais malgré la valeur et la bonne disposition du duc de Weissenfels, il ne put porter poipt de remède à la confusion des troupes.

Le Roi poursuit encore les ennemis; le général du Moulin, qui a l'avant-garde, les talonne avec 20,000 hommes, et l'année les suit de près.

On donnera les circonstances ultérieures avec toute la simplicité possible et selon que les événements arriveront. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la bataille de Friedberg est une des plus grandes actions qu'il y ait eu, puisque tous les corps ont combattu, et qu'il n'y en ait aucun qui n'ait pas chargé.


Das Schreiben nach der Ausfertigung im Herzogl. Archiv zu Zerbst. Die Relation nach Abschrift der Cabinetskanzlei.