<211> aux Autrichiens, à leur donner des jalousies et à faire des projets ultérieurs dont aucuns ne sont en intention de leur faire plaisir.

Je ferai payer le 24 de ce mois 2,550 écus à qui il vous plaira de les faire assigner à Berlin, ou si vous trouvez à propos d'avoir cet argent ici, vous pourrez le toucher au commencement du mois qui vient, moyennant quoi j'aurai la belle table dont vous me parlez et les quatre tableaux de Watteau. Il me semble que le lustre de cristal de roche dont parle Petit, est bien gigantesque et même lourd; cela ne ferait pas un bon effet dans mes chambres de Potsdam. Je laisse cependant l'arrangement de tout cela à Petit; il faut qu'il sache que l'appartement pour lequel on le destine n'a que seize pieds de hauteur sur quarantequatre de long et vingt-deux de large ; c'est ensuite à lui de faire le choix.

Je ferai expédier incessamment les passe-ports pour Maupertuis1 et je vous envoie une lettre pour lui que vous serez fort embarrassé de lui faire parvenir. Je le crois sur mer actuellement; c'est pourquoi j'ai fait expédier un passe-port de précaution que j'envoie tout droit sous l'adresse de Podewils à Berlin.

S'il est vrai de dire qu'un bon général vaut 10,000 hommes de plus dans l'armée où il est, voilà donc les Autrichiens bien renforcés par la présence du prince de Lobkowitz. Les Saxons sont plus sensibles à leurs pertes qu'ils ne le témoignent au public, et je les crois capables de bien des choses qu'il faudra attendre et voir arriver. Wylich2 devrait déjà être de retour; il a dû partir le 22 de Tournai. Je crains pour lui, vu la difficulté du trajet qu'il a à faire.

Adieu, mon cher Rothenburg; n'oubliez pas vos amis qui sont au camp des vedettes et qui font la garde pour la sûreté de l'armée, et soyez persuadé que je suis tout à vous

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


1909. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.

Camp de Russek, 12 juillet 1745.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 30 du juin dernier. Après avoir lu ce que vous me mandez dans son post-scriptum, je suis étonné que vous concluiez que vous ne laissez pas de persévérer dans votre opinion que le ministère britannique a été jusqu'ici sincère envers moi. Si vous réfléchissiez que ce même ministère est celui qui a conclu le traité de Varsovie, qui a fait tant de démarches préjudiciables à mes intérêts aux cours de Pétersbourg, de Munich et de Dresde, et qui y travaille actuellement de toutes ses forces contre moi, vous confesseriez vous-même que vous vous êtes laissé duper d'une manière fort grossière.



1 Für eine Reise nach Frankreich. Vergl. Œuvres XXV, 547 Anm. I.

2 Ueberbringer des Schreibens vom 4. Juni (Nr. 1871) an den König von Frankreich