<287> ouverture à la France de notre affaire d'Hanovre, et vous n'avez qu'à suivre vos idées là-dessus.1 Si Valory ou le ministère de France se plaint de ce que nous ne lui en avons pas plus tôt fait ouverture, on pourra leur repartir qu'on ne nous avait non plus fait ouverture de ce que l'abbé de La Ville avait proposé à la Haye, touchant le congrès de paix qu'il y avait proposé.

Vous expédierez les ordres pour donner le Vorspann à Woronzow,2 s'il est encore temps de le faire. Je suis d'opinion que cet homme ne vient pas nous voir à Berlin pour une commission d'importance, mais plutôt pour éprouver ma générosité envers lui; il faudra pourtant faire tout ce qu'on pourra pour l'amadouer bien et pour le retenir dans notre parti contre la mauvaise volonté du Chancelier : enfin, dans une crise si grande que celle où nous sommes, je me remets en tout sur votre savoir-faire et votre dextérité.

Federic.

P. S. 2.

La relation que vous m'avez faite le 21 de ce mois m'étant parvenue avant le départ de ma dépêche précédente, je veux bien vous dire que vous me proposez un problème bien épineux sur la façon de nous conduire avec la France après notre secret éventé. Pour moi, je pense que les Français dissimuleront et ne feront semblant de rien ; je me flatte d'un côté que le roi d'Angleterre tiendra bon; c'est ce que nous verrons si l'échange des ratifications se fait, et, en ce cas, le secret trahi liera le roi d'Angleterre qu'il ne nous fasse pas de tort, car la nation prendra notre parti à coup sûr, et nous en tirerons pied ou aile. Touchant les Français, le parti le plus honnête est de leur avouer naturellement la chose et de leur exposer avec toute la politesse le tort dans lequel ils sont, et les pressantes raisons qui m'ont forcé à prendre un parti extrême. Si la paix ne se fait point, je prendrai sûrement des quartiers à Troppau, Jägerndorf etc., et où je pourrai, mais il ne faut pas s'établir dans ces endroits avant la fin d'octobre; en un mot, dès que notre convention est connue, l'honneur du roi d'Angleterre devant toute l'Europe et son intérêt pour l'intérieur de son pays demandent qu'il tienne, comme il pourra, ce qu'il nous a promis; et si les Saxons ont trahi ce mystère, ils m'ont fait plus de bien que de mal; et à parler proprement, il est fâcheux que les Saxons aient éventé ce secret à Dresde et en Allemagne, mais je crois qu'il sera d'un bon effet



1 Podewils hatte seine Ansicht dahin abgegeben, es sei das beste, den Abschluss der Convention von Hannover ohne Umschweife einzugestehen, mit der Erklärung, dass man durch die Haltung Frankreichs und den Rückzug der Franzosen aus Deutschland dazu gezwungen sei. „Je devrais croire que, malgré cette démarche, et si notre affaire devait rompre avec l'Angleterre, la France sera toujours bien aise de nous conserver pour lui faire une diversion puissante et pour donner de l'occupation à ses eunemis en Allemagne.“

2 Graf Woronzow beabsichtigte, zur Herstellung seiner Gesundheit den Süden Europas aufzusuchen.