<30> vicaire, quoique cet article s'y est glissé contre ma volonté et malgré mes protestations, comme très préjudiciable aux droits et prérogatives des autres électeurs.

Cependant, comme le roi de Pologne en qualité de vicaire d'une partie de l'Empire, fera bien valoir cette prérogative à la Diète, et que cela lui donne une très grande influence sur les affaires générales en Allemagne et sur les autres États de l'Empire, il faut, pour le contrebalancer, de toute nécessité que les deux cours électorales de Bavière et de Mannheim en fassent autant et qu'elles se concertent au plus tôt sur l'activité de l'exercice de leur vicariat, pour qu'elles partagent au moins l'autorité de l'électeur de Saxe et pour qu'elles conservent la grande influence que cette qualité leur donne dans les affaires de l'Empire et principalement dans les cercles de Souabe, de Franconie et du Rhin, comme étant du ressort de leur vicariat. Mais il ne faudra point s'arrêter à des disputes frivoles, à des jalousies et à des animosités mal placées entre les deux maisons électorales de Bavière et palatine, pour l'exercice de cette dignité, comme on l'a fait dans le dernier interrègne et perdu par là tous les avantages qui leur en devaient revenir, de sorte que selon mon opinion la maison de Bavière devrait établir une alternative du vicariat entre elle et l'Électeur palatin et en laisser l'exercice au dernier comme le plus âgé, sauf à l'avoir solidairement à son tour dans un autre interrègne.

Vous ne sauriez assez recommander cet article de concert avec le sieur de Chavigny, puisque depuis la perte du chef de l'Empire il ne reste quasi point d'autre ressource aux alliés de la maison de Bavière, pour la direction des affaires de l'Empire, en partie, et pour contrebalancer l'autorité de la Saxe, que l'exercice du second vicariat.

Vous ne manquerez pas non plus d'insinuer que pendant les deux derniers mois de la minorité du jeune Électeur, qui pour être majeur selon la bulle d'or doit avoir dix-huit ans accomplis, on se garde bien de laisser la moindre direction ou influence dans les affaires à l'électeur de Cologne, qui en qualité d'oncle du jeune Électeur prétendra à la tutelle dans ce court intervalle, puisque ce serait le livrer à la cour de Vienne et à ses alliés, pour lesquels ce Prince a tant d'attachement, comme tout le monde le sait.

J'espère que vous m'informerez au plus tôt des résolutions qu'on aura prises sur tous ces différents objets, comme aussi des arrangements qu'on aura faits pour se soutenir en Bavière, pour le maniement et la direction des affaires, du caractère des nouveaux ministres et de ceux qui ont le plus de part à la confiance de ce jeune Prince, de ses sentiments et disposition, de l'autorité que l'Impératrice sa mère a conservée sur lui, de sa façon de penser sur la situation présente des affaires, et généralement de tout ce qui peut me donner une juste idée de la nouvelle cour, et d'avoir l'oeil ouvert sur les intrigues qu'on