<339>

2063. AN DAS DEPARTEMENT DER AUSWÄRTIGEN AFFAIREN.

Mardefeld berichtet, Petersburg 30. October: „Un grand nombre de troupes ont ordre de se tenir prêtes à marcher, exclusivement la garde, qui en pourrait recevoir aussi . . . L'ucase écrit porte que, le roi de Prusse ayant déclaré la guerre à la Saxe, l'Impératrice les envoyait pour assister le roi de Pologne. Voilà beaucoup de bruit et peu de besogne, ou je me trompe fort . . . Tous les gens de bon sens sont de l'opinion que le Chancelier a fait faire cette démarche à l'Impératrice pour mériter les grandes sommes qu'il tire de la Saxe . . . Ce ministre, à ce qui m'a été rapporté, se trouve fort choqué de ce que je ne laisse entrevoir aucune inquiétude de toutes ses menées.“

Berlin, 14. November 1745.

Ich bin surpreniret, dass er von einer so embarrassanten Sache so leicht denket.

Mündliche Resolution. Nach Aufzeichnung des Cabinetssecretärs.


2064. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 15 novembre 1745.

Monsieur mon Frère. J'ai toujours été d'opinion que le moyen le plus court pour abréger cette guerre, était que l'on trouvât un tempérament qui, en conciliant les intérêts de Votre Majesté et de Ses alliés avec ceux de l'Angleterre, obligeât la reine de Hongrie d'y donner les mains. J'avais entamé une négociation dans cette vue, du consentement de Votre Majesté, l'hiver passé; je l'ai laissé tomber dans la suite et ne l'ai reprise qu'après que les troupes de Votre Majesté, en abandonnant l'Allemagne, remettaient l'Empire et le trône impérial à la discrétion du Grand-Duc, et que la guerre, augmentant l'épuisement de mes ressources, m'obligea d'opposer à la nécessité le remède le plus prompt et le moins mauvais que je pusse choisir. Le marquis de Valory a vu l'original de la convention d'Hanovre et peut dire combien elle est innocente. C'est proprement un échelon pour conduire aux préliminaires d'une paix entre Votre Majesté, l'Espagne et les Puissances maritimes. La cour de Vienne y aurait souscrit sans doute, si j'avais voulu me prêter à des mesures violentes et entrer aveuglément dans ses vues ambitieuses, et c'est le refus que j'en ai fait qui fait éclater à présent de nouveau son animosité contre moi.

Je jouirais peut-être encore des douceurs de la paix, si les intérêts de Votre Majesté ne m'avaient engagé dans la guerre présente. Ses ennemis et les miens, réunis par l'ambition, la haine et la vengeance, conjurent contre moi toutes les puissances de l'Europe et travaillent