<355>

Je me flatte que le Ciel secondera la pureté de mes intentions et que nous trouverons à la fin l'issue tant désirée. Vous pouvez à présent être tout-à-fait tranquilles à Berlin, car vous n'avez du tout rien à craindre que la continuation de la guerre. Quand j'aurai des nouvelles de Halle telles que je les souhaite, je partirai d'ici.

Adieu. Le Ciel vous conserve avec tous mes amis.

Federic.

Mes compliments au cher Henri.1

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2083. A L'ENVOYÉ DE LA GRANDE-BRETAGNE DE VILLIERS A DRESDE.

Quartier de Görlitz, 1er décembre 1745.

Monsieur. Je crois que l'Angleterre et toute l'Europe doit être convaincue de ma modération. Si le roi de Pologne ne m'avait pas forcé par ses mauvais procédés d'entrer dans son pays, je ne m'y serais jamais porté. Mais indépendamment de tous les avantages que toute l'Europe voit que j'ai sut mes ennemis, je suis prêt à souscrire à un accommodement.

Cependant, ayant trop appris à connaître par l'expérience combien la cour de Dresde se sert de ses avantages, je ne puis faire cesser les hostilités, ni retirer mes troupes de ce pays, avant que le roi de Pologne n'acquiesce purement et simplement à la convention d'Hanovre. Vous pouvez être persuadé que j'en attends la nouvelle avec toute l'impatience imaginable, et que, du moment que je l'aurai, je prendrai des arrangements en conséquence. Vous sentez vous-même que ce que vous m'écrivez2 n'est pas suffisant pour arrêter les progrès d'une armée victorieuse, et que la cour de Dresde paraît se réserver une porte de derrière en attendant le consentement de la cour de Vienne. Pour peu que je voie plus de sincérité de sa part, et que vous vouliez, au nom du roi d'Angleterre, en être garant des suites, je suis prêt à accepter tous les arrangements pacifiques que vous pourrez prendre, pour rétablir une paix bien solide et bien durable entre nos deux cours.

Je ne vous demande qu'une réponse catégorique là-dessus, moyennant laquelle le roi de Pologne verra que je ne souhaite moi-même que la conservation de ses sujets et le rétablissement d'une amitié durable avec mes voisins. B ne dépendra que de lui de la cultiver à l'avenir et d'en retirer plus d'avantage que de celle de ses autres alliés.

Je vous prie de vous employer, avec toute la dextérité que je vous connais, à finir cette négociation, qui répond si bien aux intentions du



1 Prinz Heinrich, des Königs Brader, auf der Rückkehr von der Armee zu Crossen erkrankt, war am 27. November in Berlin eingetroffen.

2 Das Schreiben Villiers', Dresden 30. November, siehe Œuvres de Frédéric le Grand III, 191.