<87> fait, bien que je croie la cour de Saxe déjà trop prévenue pour que tout ce que vous pourriez lui proposer, la puisse faire revenir; mais quant à moi, vous deviez savoir, Monsieur, qu'il m'est impossible de faire plus d'avances à la cour de Saxe que je lui ai faites jusqu'à présent, et l'expérience m'a assez appris que tout ce que je puis lui proposer, ne la rend que plus fière et plus indocile. Si vos ordres sont d'offrir à cette cour des avantages pécuniaires, il faut bien que vous vous en acquittiez; reste à savoir ce que cela opèrera sur l'esprit des ministres saxons; je n'aimerai pourtant point que vous y mêliez l'affaire des sommes que la Saxe prétend sur moi. Ce n'est point du tout par un esprit de mépris pour la cour de Saxe que je ne saurais me prêter à les lui payer, mais, sans compter les grandes dépenses que j'ai faites jusqu'à présent pour la cause commune, vous conviendrez vous-même que de la manière que la cour de Saxe s'est conduite jusqu'ici envers moi, je ne ferais autre chose que de lui fournir encore plus d'armes contre moi, si je me prêtais à lui payer les sommes qu'elle prétend sur moi.

Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre très affectionné

Federic.

Nach dem Concept.


1759. A L'IMPÉRATRICE DE TOUTES LES RUSSIES A SAINT-PÉTERSBOURG.

Neisse, 26 mars 1745.

Madame ma Sœur. Je ne puis cacher à Votre Majesté Impériale les soupçons que j'ai conçus sur la conduite du roi de Pologne. Il assemble actuellement des magasins sur mes frontières, et Votre Majesté Impériale verra plus amplement par la pièce ci-jointe1 que je La prie de vouloir lire, qu'il paraît sûr qu'ils ont intention de m'attaquer. Comme c'est un cas où je dois recourir à l'alliance de Votre Majesté, je La prie instamment de vouloir remplir Ses engagements envers moi, ou de contenir les Saxons d'une autre manière qui me procure mes sûretés. H n'y a rien de plus digne d'une si grande Princesse que de remplir Ses engagements envers l'allié qui Lui est le plus attaché de tous. J'ai une ferme confiance en Votre Majesté Impériale, et, plein de cette persuasion, je La prie de me croire avec toute la considération et la plus haute estime, Madame, de Votre Majesté Impériale le bon frère et fidèle allié

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 Auszug aus einem Bericht des Grafen Beess, Dresden 20. März, dessen Inhalt S. 92 angegeben ist.