1741. AU CONSEILLER PRIVE DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A MUNICH.

Potsdam, 2 mars 1745.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 20 du mois de février passé, m'a été bien rendue, sur laquelle je n'ai cette fois-ci qu'à vous dire que, voulant bien abandonner l'examen si feu l'Empereur a fait faire chipoter avec la cour de Vienne sur son raccommodement, je ne vous recommande autre chose que d'être bien attentif et vigilant au temps présent, surtout à l'arrivée du comte de Loss, pour être bien informé de ses propositions et des intrigues qu'il jouera, et pour les faire échouer, de concert avec le sieur de Chavigny. On se tient presque assuré à Dresde que l'électeur de Bavière se prêtera à un accommodement avec la reine de Hongrie, soit en se laissant gagner par les persuasions flatteuses du roi de Pologne, qui y veut interposer sa médiation, soit en se laissant intimider par la supériorité des armes de cette Princesse, le grand but des cours de Vienne, de Londres et de Dresde<71> étant de mettre en œuvre dans cette crise tous les ressorts imaginables pour semer la division entre les puissances unies par le traité de Francfort et les porter plus aisément à s'en détacher l'une après l'autre. On veut même savoir de très bonne part que la reine de Hongrie a donné ordre à ses généraux en Bavière de s'abstenir de toute hostilité, aussi longtemps que l'espérance d'un raccommodement entre elle et l'Électeur ne serait pas absolument évanouie. C'est pourquoi vous devez être bien en garde à tout ce qui se passera pendant le séjour que le comte Loss fera à Munich.

Federic.

Nach dem Concept.