1761. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Neisse, 26 mars 1745.

Monsieur mon Frère. Je reçois dans ce moment les nouvelles cijointes de Dresde,90-1 par lesquelles Votre Majesté pourra voir ce que nous avons à nous promettre de la Saxe, et ce qui me fait juger en même temps que la négociation du sieur de Valory ne sera pas fort heureuse.

Les Autrichiens s'assemblent près d'Olmtitz, et, selon mes nouvelles, ils se préparent à ouvrir une campagne précoce; je me flatte que Votre Majesté voudra bien donner Ses ordres en Bavière, pour que l'armée de cet Électeur profite du dégarnissement des Autrichiens et se mette en mouvement aussitôt que les opérations commenceront sur ces frontières. L'armée du Rhin décidera de beaucoup du sort de l'Allemagne, par la vivacité ou la lenteur de ses opérations, et je suis persuadé que Votre Majesté, avec Ses lumières supérieures, aura bien senti combien Lui importe, tant pour l'élection future d'un empereur que pour retenir les cercles d'Allemagne en respect, qu'il se frappe de ce côté-là quelque grand coup, avant que Vos ennemis aient eu le temps de mettre la dernière main à leurs arrangements.

Je me propose d'assembler mon armée en partie à Patschkau, pour donner des doubles jalousies aux Autrichiens sur la Moravie et sur la Bohême, jusqu'au temps où les opérations pourront commencer. Je suis avec les sentiments de la plus haute considération, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère et allié

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.

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90-1 Vergl. S. 87 Anm. 1.