1780. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Neisse, 6 avril 1745.

Mon cher Podewils. Je vous communique ce que j'ai pu deviner par les nouvelles que Beess m'a données, et mes conjectures. J'assemble un corps de troupes auprès de Magdebourg, pour tenir les Saxons en échec, et s'ils ont le cœur de tenter la moindre chose contre la Silésie, je leur hache cette invasion droit en Saxe. De ce côté ici, leurs magasins entourent le comté de Glatz, ce qui me fait juger qu'ils pourraient bien avoir le dessein de me le demander à la paix; mais j'assemble toutes mes troupes auprès de Patschkau, et, de quelque côté qu'ils viennent, je suis de là à portée de leur tomber sur le corps et de leur faire passer tous les projets d'offensive qu'ils peuvent avoir. H est bon que vous soyez instruit de mes desseins, pour que vous soyez en état de juger de ce qui se passe ici, et que toute sorte de nouvelles ne puissent vous abasourdir. J'ai ordonné à Eichel, pour m'épargner la peine d'un plus ample détail, de vous mander le reste, de même les desseins que les Saxons ont sur Glogau, et ce que j'ai fait écrire en Russie.110-1 Adieu, divertissez-vous bien là-bas, rassurez les timides, encouragez les bien intentionnés, et soyez persuadé que nous maintiendrons la Silésie, ou vous ne reverrez que nos os.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



110-1 Vergl. Nr. 1783.