1787. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A AUGSBOURG.

Neisse, 9 avril 1745.

Monsieur. La lettre que vous m'avez faite en date du 22 du mois de mars passé, vient de m'être envoyée ici, et je ne saurais que de vous témoigner mon obligation de cette ouverture de cœur et de cette marque de confiance que vous continuez toujours à m'avoir. Ce qui m'a pourtant causé des peines, c'est le détail affligeant du triste état des affaires de l'électeur de Bavière, et le peu d'apparence qu'il y a que tout cela puisse être remis sur un meilleur pied. Quant à moi, vous pourrez fermement croire que je n'abandonnerai jamais cet Électeur. Aussi conviendrez-vous que, dans l'état critique où les affaires sont actuellement, moi et les autres alliés de l'union de Francfort-sur-le-Main ne pouvons faire rien de meilleur que de nous tenir étroitement unis ensemble et de ne nous point séparer par quelque démarche que ce soit; et bien que je ne sois point contraire à un accommodement avec la cour de Vienne, si cela se peut faire avec sûreté et d'une manière honorable, néanmoins faudra-t-il que cela ne se fasse jamais sans l'inclusion des uns et des autres, et que du moins chacun garde ce qu'il a, moi sur le pied de la. paix de Breslau, et les autres alliés du moins les pays qui leur ont appartenus avant la guerre; ainsi que, s'il n'y a pas moyen de profiter quelque chose, il faudra du moins que chacun garde le sien. Vous me ferez bien du plaisir, Monsieur, si vous voulez bien continuer votre correspondance avec moi et me mander vos sentiments sur l'état des affaires présentes avec tout ce qui pourrait mériter mon attention. Je vous prie d'être persuadé des sentiments invariables d'amitié et d'estime avec lesquels je serai toujours, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach Abschrtt't der Cabinetskanzleî.

<117>