1833. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A MUNICH.

Quartier général de Camenz, 10 mai 1745.

Monsieur. J'ai appris avec beaucoup de mortification les nouveaux malheurs qui sont arrivés en Bavière aux troupes des alliés, et les suites que cet événement fatal a eues. Je n'entre point dans les raisons que l'on a eues de faire faire sa paix particulière à l'Électeur; je ne veux point entrer dans les détails des suites que cet événement aura pour lui, et je ne veux pas non plus lui faire des reproches sur une chose faite. Il faut déplorer le sort de ce Prince qu'avec les forces qu'on lui avait assemblées, il n'y ait pas eu d'officier assez capable pour les commander. L'espèce de mutinerie dont vous me parlez qui s'est manifestée dans les troupes bavaroises, aurait été facile à réprimer par un exemple de rigueur; c'est cette mauvaise discipline qui est le vrai principe de toutes les fatalités qui sont arrivées à l'Empereur défunt.

D'ailleurs, je ne puis m'empêcher de vous marquer l'étonnement dans lequel je suis de vous voir dans des principes si différents de ceux que vous aviez à Potsdam;152-3 j'avoue que j'ai de la peine d'en approfondir la raison. Quant à mon personnel, je ne suis pas, grâces au Ciel, dans le cas de demander ma paix aux genoux à la reine de Hongrie; il me semble que, si elle la faisait, elle y gagnerait beaucoup, en soutenant l'Italie et en conservant la tranquillité en Hongrie, où il paraît que le Turc est prêt de l'attaquer.

<153>

Je ne suis pas entièrement décidé dans mon choix pour l'élection impériale, mais ce serait une chose sur laquelle on pourrait s'arranger. Je suis avec estime, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept. Das Datum aus der Abschrift der Cabinetskanzlei.



152-3 Vergl. Bd. III, 45. 50.