1848. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camenz, 19 mai 1745.

Mon cher Podewils. Je ne vois que trop que l'Angleterre nous dupe, et que la reine de Hongrie nous amuse, et je crois qu'il est temps de se retourner vers la France et de faire enfin partir la lettre que vous savez: j'attends donc le courrier d'Andrié, tout préparé aux matières qu'il peut contenir.

Je crois que les opérations de ce côté ici ne commenceront que dans huit jours, autant que j'en puis juger. Je compte qu'une bonne bataille décidera de tout, et qu'en suite de cela nous aurons la paix à très bon marché et avec des conditions avantageuses.

Lorsque Valory viendra, je lui ferai entrevoir plus de facilité pour me raccrocher avec la Saxe qu'il n'en a trouvé par le passé, cependant toujours conditionnellement à ce que la France ne se laissât point duper par ces gens-là.

Il est presque indubitable que la cour de Vienne a refusé les propositions de l'Angleterre; j'en juge par beaucoup de conjectures. Ainsi ne nous laissons plus amuser plus longtemps et resserrons nos liens avec la France le mieux que nous pourrons. Adieu, souhaitez-moi beaucoup de sagesse et de patience, car j'ai un besoin infini de l'une et de l'autre.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

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