1886. AU CONSEILLER ANDRIÉ.195-1

Camp de Dumckow, 18 juin 1745.

J'ai été fort surpris de voir, dans le post-scriptum de votre relation du 1er de ce mois, que vous n'ayez point suivi immédiatement le lord Harrington, lorsque celui-ci est parti pour Hanovre, bien que vous m'ayez assuré vous-même que vous hasarderiez de prendre sur vous ce voyage, et que j'aie approuvé, incontinent après, la résolution que vous aviez prise à ce sujet, il faut absolument que la tête vous ait tourné, lorsque vous avez pensé que la situation de mes affaires n'avait point exigé. de partir pour suivre le lord Harrington, sans attendre mes ordres exprès, vous qui m'avez mandé que le lord Harrington s'attendait de ]our en jour à une réponse finale de la cour de Vienne, qu'il aurait fait arrêter ses dépêches en Hollande, où il les trouverait à son passage, et qu'il se flattait qu'à son arrivée en Allemagne il serait plus en état d'acheminer l'affaire en question à sa perfection. Enfin, il faut que je vous dise nettement que je suis très mécontent de l'action inconsidérée que vous venez de commettre, et qui sent la bêtise la plus grossière du monde et dont vous devriez rougir de honte ; aussi aurez-vous raison<196> de faire tout au monde pour la redresser, par la diligence que vous ferez pour arriver à Hanovre, et par l'attention que vous emploierez pour savoir au juste, et sans vous laisser duper encore, l'impression que la victoire complète que, grâce à Dieu, j'ai remportée sur les Autrichiens et les Saxons, fera sur le roi d'Angleterre et sur son ministre, et ce qu'ils pensent de faire, s'il n'y a pas moyen de tourner la négociation de manière que les Anglais eux-mêmes viennent me proposer un accommodement avec la reine de Hongrie d'une façon plus convenable qu'on n'a fait jusqu'ici. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



195-1 Andrié war am 15. Juni im Haag und traf am 20. in Hannover ein.