1909. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.

Camp de Russek, 12 juillet 1745.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 30 du juin dernier. Après avoir lu ce que vous me mandez dans son post-scriptum, je suis étonné que vous concluiez que vous ne laissez pas de persévérer dans votre opinion que le ministère britannique a été jusqu'ici sincère envers moi. Si vous réfléchissiez que ce même ministère est celui qui a conclu le traité de Varsovie, qui a fait tant de démarches préjudiciables à mes intérêts aux cours de Pétersbourg, de Munich et de Dresde, et qui y travaille actuellement de toutes ses forces contre moi, vous confesseriez vous-même que vous vous êtes laissé duper d'une manière fort grossière.<212> Qu'on ne me dise pas que c'est le roi d'Angleterre qui agit seul dans les affaires mentionnées! Est-il possible de croire qu'un ministère qui a su obliger son roi de se défaire de son ministre favori, ne saurait pas rectifier ce Prince sur une affaire où la gloire et le bonheur de la nation britannique sont autant intéressés — et ils le sont véritablement — si on peut parvenir à un accommodement entre moi et la reine de Hongrie! D'ailleurs, n'est-ce pas ce ministère qui paie les subsides aux Saxons, pour les tenir en haleine contre moi? Quand Hyndford à Pétersbourg se laisse échapper de dire qu'on ne voulait que rogner ma puissance sans pourtant vouloir m'abattre, n'est-ce pas sur les instructions qu'il reçoit de ce ministère? Et comment est-il possible de croire que, si le ministère charriait droit et parlait d'un ton sérieux à la cour de Vienne sur l'accommodement à faire avec moi, celle-ci y oserait regimber? ainsi que, par toutes ces considérations et bien d'autres encore, il faut que je revienne à vous dire que vous avez été la dupe du ministère anglais. Je prie d'ailleurs Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.