1937. AU CONSEILLER ANDRIÉ A HANOVRE.

Camp de Chlum, 27 juillet 1745.

J'ai appris avec plaisir, par le post-scriptum de votre relation du 18 de ce mois, l'apparence qu'il y a que le ministère anglais pourrait à la fin se prêter à venir à nous et à s'expliquer sur les conditions d'un accommodement à faire avec la reine de Hongrie. Vous devez faire de votre mieux pour entretenir le lord Harrington dans ces sentiments, en l'assurant qu'il me trouverait toujours dans la même disposition pour ne point refuser un accommodement juste et raisonnable, pourvu qu'on cheminât droit avec moi; mais qu'on pourrait fort regretter un Jour, de m'avoir tant négligé et agi avec moi d'une façon si peu sincère et ouverte, comme il y a toute l'apparence qu'on a fait jusqu'ici. Que je laissais à la considération du lord Harrington s'il était possible<238> que je ne soupçonnasse pas la sincérité du ministère britannique, parcequ'en temps qu'il vous donnait tant d'assurances sur la droiture des intentions du ministère britannique, le lord Hyndford agissait tout autrement à Pétersbourg, où il s'est expliqué, il y a fort peu de temps, en ces propres termes: « Notre intention n'est point d'abîmer le roi de Prusse, mais de le rogner et de le rendre moins puissant »;238-1 que de cette façon-là il était impossible d'avoir de la confiance au ministère, mais que j'étais prêt à la leur rendre, pourvu qu'ils prouvassent par des effets réels leur sincérité, et que le lord Harrington pouvait être assuré alors de mon retour parfait de confiance. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



238-1 Vergl. S. 203.