1949. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A GAND.

Camp de Chlum, 4 août 1745.

Je ne suis guère édifié de la réponse que, selon votre relation du 21 du mois de juillet dernier, le marquis d'Argenson vient de vous donner par rapport aux subsides. Vouloir me payer en douze paiements une somme sur laquelle on ne s'explique point, n'est proprement autre chose que de vouloir par une défaite honnête me refuser tout-à-fait, et me tenir en attendant le bec dans l'eau. Si le ministre pensait un peu sérieusement sur cette affaire, il concevrait aisément que les fournissements des magasins, l'achat des chevaux de remonte et des munitions, avec mille autres pareilles choses nécessaires pour une armée, ne sont<248> point de nature à pouvoir être payés par terme en douze mois; il est d'ailleurs bien chagrinant qu'on ne fait que de se renvoyer la paume, l'un à l'autre: le ministre vous dit que le roi de France s'en était expliqué dans la lettre qu'il m'a faite, et celui-ci ne m'y dit rien que de vouloir se concerter là-dessus avec son contrôleur-général. Comme l'affaire m'est trop sérieuse, et qu'il me faut nécessairement savoir où j'en suis, je ne saurais que vous renvoyer à la dépêche que je vous ai faite248-1 lorsque je vous adressais ma réponse au roi de France248-2 sur la lettre que le colonel Wylich m'a apportée, et vous dire qu'après un délai de trois mois passés, où je n'ai appris sur ce sujet que des généralités, il me faut absolument une réponse prompte et catégorique.

Federic.

Lisez cette dépêche telle qu'elle est à M. d'Argenson, afin qu'il sache que c'est par mon ordre que vous lui parlez, ou plutôt que c'est moi qui lui parle, moi-même.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



248-1 Vergl. S. 227 Nr. 1926.

248-2 Nr. 1929.