1952. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Camp de Chlum, 8 août 1745.

Mon cher Podewils. Vous devez être informé du parti que j'ai pris à présent. Vous craignez les uhlans? mais je vous assure que c'est<251> de la canaille fort méprisable et qui ne vous fera aucun mal. Les arrangements pour les opérations sont pris de façon que vous ne devez point être en peine; j'envoie d'ailleurs deux régiments de hussards au prince d'Anhalt, qui tiendront bien en respect cette canaille polonaise. Vous ne convenez pas de mes raisons et je ne conviens pas des vôtres; vous êtes si mol, si flasque, quand il faut prendre une résolution, que cela est honteux; en un mot, vous voulez forcer le roi de Pologne à devenir empereur, et il ne veut pas l'être; vous supposez que sa seule voix pourrait traîner l'élection impériale, c'est ce que je ne crois point ; vous croyez que c'est la crainte qu'a la cour de Vienne que nous ne détachions la Saxe, qui l'a rendu flexible à la paix, et pour moi, je suis persuadé que ce sont nos opérations vigoureuses, les progrès des Français en Flandre, la crainte de perdre les Hollandais et les~progrès des Espagnols en Italie, qui causent ce changement. Joignez à cela les clameurs des Saxons, quand nous entrerons de ce côté-là, et vous verrez que ce sera un motif de plus pour faire la paix: en un mot, je suis persuadé que je fais bien en prenant ce parti-là, et crois que je suis les règles de la bonne politique, et vous trouverez peut-être que j'ai raison, quand la crainte que vous avez des uhlans se sera dissipée.

Federic.

Nach der Ausfertigung.