2010. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Soor, 5 octobre 1745.

Mon cher Podewils. Voici une relation299-1 aussi sèche et aussi décharnée qu'il m'a été possible de l'imaginer. J'espère qu'elle ne vous montera pas à la tête, et qu'à la faveur de sa platitude les gazetiers — qui sont juges compétents en pareille matière — voudront bien l'honorer de l'impression.

Nous marchons demain à Trautenau, je n'ai jusqu'à présent aucune nouvelle de ce que sont devenus mes chiffres. J'attends à tout moment le retour d'Eichel et de quelques domestiques prisonniers. Faites bien sentir à Andrié que la convention d'Hanovre, dans le fond, ne m'engage à rien, puisque les articles n'ont point été accomplis de la part de la reine de Hongrie et de ses alliés.

Croyez-vous que les Anglais ont été sincères dans cette convention? Les pensez-vous traîtres? Expliquez-vous, il y a tant de pour et de contre que je ne puis me décider; mais ce qu'il y a sûrement de vrai, c'est qu'Andrié est un âne, et comme mes mulets me sont pris, je voudrais qu'il fût ici, pour porter le bât, et votre cousin à Londres, pour ne point être trompé. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



299-1 D. d. Soor 4. October, über ein siegreiches Gefecht des Generallieutenants von Nassau bei Leobschütz. Siehe Droysen, Kriegsberichte a. a. O., 193.