2041. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Quartier général de Rohnstock, 27 octobre 1745.

Pour vous répondre à ce que vous mandez dans votre relation du 15 de ce mois, sur ce que le roi de France doit être piqué de quelques lettres que je lui ai écrites, par quelques traits qu'on a voulu trouver ou impérieux ou moqueurs, je vous dirai que je ne me souviens nullement d'avoir écrit au roi de France d'une façon pareille, quoique j'aie été obligé de lui écrire avec force sur quelques sujets, ce qui, ce me semble, se doit faire entre des alliés qui pensent sincèrement sur leurs intérêts réciproques, et ce que le roi de France a demandé lui-même que je dusse faire. Je profiterai en attendant de votre avertissement, à la<322> première occasion que j'aurai pour écrire au roi de France, qui jusqu'à présent me manque.

Au reste, j'approuve fort ce que vous avez écrit au ministre322-1 sur les subsides, sans lesquels il ne m'est pas possible de pouvoir continuer la guerre.

Comme j'ai envoyé mon écuyer Sainson en Angleterre pour m'y acheter douze chevaux de monte, vous devez solliciter un passe-port pour le transport sûr de ces chevaux et des gens qui y appartiennent, par mer depuis l'Angleterre vers la Hollande ou vers Hambourg, et, ce passe-port expédié, vous l'enverrez au plus tôt possible à mon résident Andrié à Londres.

Federic.

Nach Abschrift der Cabînetskanzleî.



322-1 Marquis d'Argenson.