<225> la cour de Russie n'ait pas encore invité formellement celle de Dresde d'accéder, cette invitation se ferait cependant dans peu; on disait même que le roi de Pologne y accéderait en qualité de roi.

Ne sachant point ce que c'est que le bas-officier Petruchewitz, au sujet duquel vous m'avez mandé que le prince de Radziwill et d'autres encore me demandaient son congé, j'ai écrit au général comte de Dohna de m'en faire son rapport, que j'attendrai avant que de vous en faire savoir ma résolution.

Federic.

Nach dem Concept.


2400. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 5 novembre 1746.

Les relations que vous m'avez faites en date du 18 et du 21 du mois dernier d'octobre, m'ont été rendues à la fois, et les sentiments favorables que milord Harrington vous a réitérés à mon égard, avec les assurances que vous me donnez par rapport à la sincérité du ministère britannique, m'ont fait un plaisir extrême. Comme le sieur Villiers vient d'arriver à Londres, vous ne manquerez pas de vous conformer aux ordres que je vous ai donnés à son sujet et me manderez quand c'est que vous croyez qu'il pourra être de retour chez moi.

Vous m'avez mandé, il y a quelque temps, que le comte de Rosenberg, ministre de la cour de Vienne, n'avait été point du tout content de son séjour de Londres, et que d'ailleurs il avait été peu goûté tant du Roi que des ministres; malgré cela, il y a des lettres de la Haye qui m'apprennent qu'on savait, d'une manière à ne pouvoir en douter, que le comte de Rosenberg était parti de Londres extrêmement satisfait du Roi; que lui-même avait écrit à un de ses amis à la Haye qu'à son arrivée à Londres il avait trouvé les esprits fort prévenus contre lui et qu'on s'était imaginé qu'il n'avait fait ce voyage que pour tâcher de faire changer le ministère, mais qu'on était bientôt revenu des préjugés que l'on avait conçus contre lui, que les commissions dont il avait été chargé avaient succédé à souhait, qu'on verrait dans la suite que son voyage n'avait pas été inutile, qu'il avait eu occasion de rendre de grands services à l'Impératrice, et qu'il partait aussi content qu'on pouvait l'être. Qu'on savait d'ailleurs que le comte de Rosenberg, fâché de ce que, pendant son séjour à la Haye, le sieur Trevor n'avait pas donné tête baissée dans ses vues, avait sollicité à Londres le rappel de ce ministre, et que le roi d'Angleterre, déférant à sa demande, avait pris la résolution de laisser le comte de Sandwich à la Haye, avec le caractère d'ambassadeur, et de rappeler le sieur Trevor, pour lui donner une charge de trésorier en Irlande; que le rappel du sieur Trevor, dont la cour de Londres était fort contente, prouvait que le comte de Rosenberg ait été effectivement goûté du roi d'Angleterre, et que ce qu'il avait écrit à son ami à la Haye n'était pas destitué de fondement.