<263> qui laisse une porte ouverte aux accessions des puissances amies, et qu'alors la France pourrait accéder bien facilement. Qu'ainsi le fond serait toujours le même, mais que la différence n'était que dans la forme. D'ailleurs vous ferez observer au marquis d'Argenson que le sieur de Scheffer, ministre de Suède, jette souvent des propos en avant qui ne sont que ses idées particulières, et qui sont bien éloignées d'être celles de sa nation, et que je l'avertissais d'avance qu'il trouverait plus d'oppositions en Suède au projet d'une triple alliance qu'il ne se l'imaginait lui-même.

Vous insinuerez tout cela aux ministres de France dans les termes les plus polis, en l'accompagnant de tout ce que vous pourrez imaginer de plus obligeant, et m'en ferez votre rapport à son temps.

Federic.

Nach dem Concept.


2456. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 13 décembre 1746.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 3 de ce mois, m'a été bien rendue. Vous n'aurez pas de la peine à vous figurer combien j'ai été peu édifié de la réponse qu'on vous a donnée sur votre dernier mémoire touchant la garantie de l'Empire du traité de Dresde,1 parceque, sous un grand et pompeux galimatias de paroles, on revient toujours à vouloir m'obliger à des choses auxquelles je ne condescendrai jamais; je me remets sur cela à ce que je vous ferai répondre par le département des affaires étrangères. En attendant, si la cour de Vienne prend ombrage des bruits qui courent là où vous êtes, que j'étais sur le point de rompre de nouveau avec l'Impératrice-Reine, vous n'avez qu'à dire effrontément aux ministres qu'ils savaient eux-mêmes que tout ce que je prétendais à la charge de leur souveraine n'était que d'accomplir l'obligation où elle s'était mise par le traité de Dresde, savoir de me faire avoir les garanties qui y sont stipulées, et surtout celle de l'Empire; qu'il ne dépendrait ainsi que d'eux-mêmes de me satisfaire là-dessus, et qu'ils se procureraient par là toute la tranquillité qu'ils pourraient désirer.

Quant aux plaintes qu'on a faites dans la réponse susdite au sujet de mon ministre en Angleterre, le sieur Andrié, comme s'il avait secrété sa négociation par rapport à la garantie que la Grande-Bretagne m'avait donnée de nouveau sur la Silésie et le comté de Glatz, au ministre autrichien à Londres, le sieur de Wasner, vous direz, encore, effrontément aux ministres de la cour de Vienne que c'était la seule négociation de garantie où nous avions jusqu'ici réussi, uniquement parcequ'ils n'en avaient pas été mêlés, et qu'on ne saurait que penser des assurances



1 Vergl. S. 258 Anm. 2.