<364>

2598. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 13 avril 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 8 de ce mois. J'approuve fort que dans le dernier entretien que vous avez eu avec le comte Hennicke, vous n'ayez touché mot sur la négociation en question,1 et vous devez agir de la même façon avec le comte de Brühl, lorsqu'il sera de retour à Dresde. Ces gens-là se sont comportés si indignement envers vous dans l'affaire en question que vous devez les traiter fort froidement et ne négocier autres choses avec eux que les affaires dont vous êtes expressément chargé. Avec tout cela, vous ne discontinuerez point de les observer de fort près, pour être exactement informé de toutes leurs manigances et de leurs fourberies, afin de pouvoir m'en faire vos rapports.

Federic.

Nach dem Concept.


2599. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 14 avril 1747.

J'ai reçu votre dépêche de 5 de ce mois et j'approuve fort que vous n'ayez laissé aucune espérance au sieur Robinson que je me chargerai jamais de la garantie de tous les États de la reine de Hongrie indistinctement; vous avez agi là-dessus d'autant plus conformément à mes intentions que je me tiendrai fermement, sur cela, à ce qui en est stipulé dans le traité de paix de Dresde.

Pour ce qui regarde l'accession de la Saxe au traité d'alliance fait entre les cours de Vienne et de Pétersbourg, j'ai appris en confidence que le comte Esterhazy, ayant eu ordre de sa cour de proposer à celle de Dresde ladite accession avec le moins d'éclat qu'il serait possible, n'a pas voulu s'adresser immédiatement au comte de Brühl, pour cacher d'autant mieux sa négociation devant l'ambassadeur de France et devant mon ministre à Dresde, mais s'est adressé au père Guarini, pour que celui-ci en parlât au comte de Brühl; qu'il a eu là-dessus la réponse que la cour de Dresde ne saurait pas accéder purement au traité d'alliance en question, mais qu'on communiquerait au comte Esterhazy un projet par écrit où l'on s'expliquerait sur les conditions auxquelles la Saxe voudrait accéder au traité, et que, si l'on convenait de ce projet, on était prêt à le signer. J'ai bien voulu vous avertir de cette particularité, afin de vous mettre par là en état de pouvoir vous éclaircir sous main et adroitement de la réponse que la cour de Vienne a donnée là-dessus, quoique vous deviez ménager, autant qu'il sera possible, la confidence qui m'a été faite à ce sujet. On m'a voulu dire pour certain que la



1 Vergl. S. 356.